Le drame des deux Tchèques détenus à Cuba continue
Deux Tchèques, Ivan Pilip, député, et Jan Bubenik, entrepreneur, sont détenus depuis le 12 janvier à Cuba. Pour la première fois depuis leur arrestation, La Havane a officiellement formulé, ce mercredi, ce dont elle les inculpe. Jaroslava Gissubelova.
Dans le document de 7 pages du ministère cubain des Affaires étrangères on peut lire que les deux Tchèques sont venus à l'île aux frais de la fondation américaine Freedom House qui les a munis d'ordinateurs, d'adresses de dissidents, de disquettes et de CD destinés à être remis aux opposants du régime. Leur activité qualifiée de violation de la loi s'inscrit, d'après le document, dans le cadre d'une campagne à long terme déployée par la République tchèque contre Cuba. Selon le document, depuis 1990, date de l'arrivée de Vaclav Havel à la présidence, la République tchèque, valet des Etats-Unis, soumet à la commission de l'ONU pour les droits de l'homme la résolution critiquant le régime cubain. La conclusion du document est catégorique: Que soit reconnu ce qui est arrivé et qu'une excuse soit présentée au peuple cubain. Prague est invitée à faire un appel à la générosité de La Havane. Comme l'écrit le quotidien Mlada fronta Dnes, Cuba demande à Prague un repentir...
Le ministère tchèque des Affaires étrangères n'a pas officiellement réagi au texte du document, puisqu'il n'a pas été son destinataire. C'est le Parti communiste qui est l'unique sujet politique en République tchèque auquel Cuba l'a adressé et avec lequel il négocie. Non seulement le ministère tchèque, mais aussi les institutions européennes attendent une réponse officielle de Cuba à leurs démarches en vue de libérer les Tchèques détenus. 155 membres de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe de 38 pays ont signé, mercredi, une pétition demandant leur
libération. Les proches des détenus, Lucie Pilipova, épouse du député Ivan Pilip, et Martin Bubenik, frère de Jan, sont toujours à La Havane, mais leurs visas délivrés pour 15 jours vont bientôt expirer. Ils ont eu une nouvelle occasion de rencontrer leurs proches à Villa Marista, prison redoutée pour opposants politiques au régime. Aux médias tchèques, Mme Pilipova a dit qu'il ne lui appartient pas de commenter cette affaire ou négocier, mais qu'elle est là pour soutenir son mari. Elle est prête à retourner à La Havane avec ses trois petits enfants pour être près de son mari. La détention préventive peut se prolonger jusqu'à 60 jours. Les actes dont il est accusé sont passibles par des peines allant de 5 à 17 ans.