Jan Kavan entre deux chaises
Le 8 juillet, Jan Kavan, chef de la diplomatie tchèque, devrait se faire élire Président de l'Assemblée générale de l'ONU. Un honneur pour le pays qui n'est pourtant pas sans poser quelques problèmes, notamment pour la formation d'une majorité gouvernementale au sein du nouveau Parlement. Explications avec Guillaume Narguet.
Seulement voilà, aux élections législatives, en juin, Jan Kavan a également été élu à la Chambre des députés. Un détail qui n'aurait qu'une importance somme toute relative si la majorité du gouvernement de coalition qui essaie de se mettre en place n'était aussi infime. Car en n'occupant que cent un des deux cents sièges que possède la Chambre basse du Parlement, la social-démocratie et la Coalition réunissant les chrétiens-démocrates et l'Union de la liberté/Union démocratique ne peuvent se permettre de faire une croix sur la moindre voix. Bref, l'absence éventuelle de Jan Kavan ne garantirait plus, lors des votes effectués au sein du Parlement, une suite logique au verdict des législatives. Un premier problème pourrait se poser dès l'automne lors de l'adoption du budget de l'Etat. C'est en effet à cette époque de l'année que le futur haut-fonctionnaire de l'ONU devrait être le plus souvent amené à rester à New-York.
Malgré cela, Jan Kavan n'entend pas, pour l'instant, renoncer à sa fonction de député. Il avance notamment que tous ses prédécesseurs à l'ONU remplissaient eux-aussi un rôle de député ou de ministre dans leur pays. Enfin, il estime ressentir une responsabilité par rapport aux électeurs qui l'ont fait gagner, à Prague, avec une avance préférentielle de plus de huit mille voix. Et puis, ajoute-t-il, la durée de son mandat au siège de l'ONU ne sera que d'une année.