La coalition gouvernementale à la Chambre des députés est disciplinée : ses 101 députés, soit la majorité, ont voté pour le projet de politique générale du cabinet Spidla.
En dépit de dix heures consacrées au programme du gouvernement issu des législatives de juin (cinq heures de présentation et cinq heures de discussion), le cabinet du Premier ministre, Vladimir Spidla, a obtenu la confiance des députés assez facilement. Un député communiste étant en congé de maladie, il aurait suffit de 100 voix. La coalition gouvernementale, formée par les sociaux-démocrates, les chrétiens-démocrates et l'Union de la liberté/Union démocratique, s'est montrée solide : ses 101 députés ont dit oui au programme du gouvernement. Les 98 députés restants, Parti civique démocrate et Parti communiste, ont dit non. Le Premier ministre de déclarer après la publication des résultats du vote : « C'est une drôle d'impression, quand le gouvernement obtient la confiance. J'ai pu respirer, de nouveau ». Vladimir Spidla a affirmé que son cabinet respecterait les promesses faites dans son programme. Il s'agit, surtout, de conduire le pays à l'Union européenne, du soutien à l'entreprise, de la lutte contre la criminalité et, en premier lieu, du soutien à la famille et du développement de l'Etat social. L'opposition ne ménage pas ses critiques. Vaclav Klaus, chef du Parti civique démocrate, accuse le gouvernement de vouloir endetter le pays pour de longues années. Les communistes, eux, affirment que la social-démocratie a trompé les électeurs en ne formant pas un gouvernement de gauche. Le président de la République, Vaclav Havel, en vacances au Portugal, s'est déclaré satisfait du fait que la vie puisse redevenir normale dans le pays.
La réponse à la question de confiance du gouvernement a donc été positive. La partie sera, certainement, plus difficile en ce qui concerne le budget de l'Etat. Le projet adopté, mercredi soir, prévoit un déficit de plus de 157 milliards de couronnes (trente couronnes l'euro). Bien que 60 milliards soient destinés au renflouement de L'Agence de consolidation tchèque, et que des recettes soient prévues (vente de Telecom par exemple), cela ne plaît nullement aux experts en économie et, surtout, au Fonds monétaire international. Ce dernier réclame une réforme de la politique budgétaire tchèque. Le Fonds reproche à la Tchéquie d'être trop dépensière, affirmant que cette conduite pourrait retarder son entrée dans l'Euroland, jusqu'à 2010. Le ministre tchèque des Finances, Bohuslav Sobotka est plus optimiste : à compter de 2006, la Tchéquie pourrait commencer à réduire son déficit budgétaire, pour répondre aux critères de Maastricht (condition de l'adhésion à la zone euro), encore avant 2010.