La Bohême du nord entre dans la phase critique des inondations

Usti nad Labem, photo: CTK

Comment se présente la situation dans d'autres régions de la Bohême...

Cesky Krumlov,  photo: CTK
Tandis que le Sud du pays commence à se remettre péniblement du déluge, le cauchemar est loin d'être terminé pour le Nord. Les rivières du sud reviennent peu à peu dans leurs lits et l'eau se retire des villes de Ceske Budejovice, de Cesky Krumlov et de Strakonice. Il y a cependant des exceptions telle que la rivière Luznice qui continue de monter et inonde les villes et les villages dans son bassin. Malgré cela, la situation en Bohême du sud justifie un certain optimisme. Par contre, ce qui se passe dans le Nord du pays, et notamment dans le bassin de l'Elbe n'est, malgré la gravité de la situation actuelle, qu'un prélude au pire. Les eaux de toute la Bohême s'unissent, dès le confluent de la Vltava et de l'Elbe, dans une masse d'eau énorme qui avance rapidement vers le nord et balaye tout sur son passage. Les villes de Melnik, de Usti nad Labem et de Decin vivent en ce moment l'étape la plus difficile de leur histoire. Déjà dans la matinée de ce jeudi, le niveau de l'Elbe à Usti nad Labem a atteint dix mètres et continuait à monter. Elle ne devrait culminer que vendredi dans l'après-midi.

Usti nad Labem,  photo: CTK
On estime que 6000 habitants de la ville ont été déjà évacués et des quartiers entiers luttent maintenant contre les vagues. La police, les pompiers et les secouristes travaillent sans repos et évacuent la population. La télévision montre que parfois ils se heurtent à la résistance des personnes en danger et sont obligés de les évacuer manu militari. Des unités spéciales font couler les bateaux démarrés et emportés par les eaux, bateaux qui risquent de détruire les ponts et d'obstruer le fleuve. La crue apporte aussi d'autres dangers. Elle met hors d'activité des centrales d'épuration des eaux, entre dans des usines et emporte des matières dangereuses. C'est surtout l'usine chimique Spolana Neratovice qui est étroitement suivie par les autorités et les militants écologistes, mais aussi par le ministre allemand de l'Environnement, Jürgen Trittin. Déjà on y a décrété l'état d'alerte à cause de la fuite d'une certaine quantité de chlore, mais on se demande surtout si d'autres matières encore plus dangereuses, notamment des combinaisons de mercure et même la dioxyne, sont suffisamment protégées contre l'eau. L'Elbe a coupé la Bohême du nord en deux parties et les transports dans la région deviennent extrêmement difficiles sinon impossibles. Le seul moyen de transport qui résiste relativement bien à la catastrophe et reste efficace est le train.