Avant le sommet des pays de Visegrad
Le château de Castolovice, situé en Bohême de l'est, accueille, ce jeudi, le sommet des pays de Visegrad : la République tchèque, la Slovaquie, la Pologne et la Hongrie. Un bref récapitulatif de l'histoire courte, mais pas toujours facile de cette initiative, par Alena Gebertova.
La vocation européenne et, aussi, la volonté de faire front à l'influence soviétique dans la région ont inspiré, en 1991, la création du Groupe de Visegrad. Vaclav Havel a été, alors, son premier promoteur. Depuis 1993, date de la partition de la Tchécoslovaquie, le Groupe de Visegrad comprend quatre, au lieu de trois pays auparavant.
Pendant onze ans d'existence, le groupe a connu des hauts et des bas. Le gouvernement tchécoslovaque, issu des législatives de 1992, ne le favorisait guère. L'idée d'une approche commune des pays de Visegrad en ce qui concerne l'intégration dans les structures occidentales ne lui plaisait pas beaucoup. Aussi, la politique isolationniste du chef de gouvernement slovaque, Vladimir Meciar, n'a-elle point profité au groupe. La chute de Meciar en Slovaquie et la victoire des sociaux-démocrates en Tchéquie, en 1998, ont donné au Groupe de Visegrad un élan nouveau. Tous les Etats l'ont clairement manifesté, au sommet de Bratislava, un an plus tard.
Une nouvelle crise grave est survenue au début de cette année. Viktor Orban, Premier ministre hongrois d'alors, a déclaré que les Décrets du Président Benes étaient incompatibles avec l'adhésion de la Tchéquie et de la Slovaquie à l'Union européenne. Les relations au sein du groupe sont retombées, consécutivement, au point zéro. La victoire des sociaux-démocrates, aux dernières législatives en Hongrie, a fait oublier ce malentendu.
Il semble que rien n'empêche que Vaclav Havel, Rudolf Schuster, Aleksander Kwasniewski et Ferenc Madl se rencontrent, ce jeudi, dans un esprit amical, pour s'interroger sur des perspectives de coopération de leurs pays respectifs. Une ultime présence, probablement, pour le Président tchèque, dont le mandat expirera en février prochain.