La vie des personnes ayant pris le métro le 13 août a été menacée
Il y a tout juste deux semaines, le mardi 13 août, Prague vivait dans l'attente angoissée de l'arrivée de la crue du siècle. La réalité était pire: la crue qui a frappé Prague n'arrive que tous les 500 ans et certains parlent même de la crue du millénaire.
Il y a tout juste deux semaines, le mardi 13 août, Prague vivait dans l'attente angoissée de l'arrivée de la crue du siècle. La réalité était pire: la crue qui a frappé Prague n'arrive que tous les 500 ans et certains parlent même de la crue du millénaire. Alors qu'en surface on évacuait la population, au sous-sol, le métro pragois avait continué à transporter les passagers. Cela en dépit du fait que le débit de la Vltava à Prague avait atteint 4000 mètres cubes par seconde, alors qu'il est prévu dans les plans que les stations doivent être fermées dès que le débit atteint 1500 mètres cubes à la seconde. Seulement à 22 heures, le métro a été fermé. La vie des personnes était réellement menacée. C'est vrai aussi pour des techniciens des transports urbains qui avaient reçu l'ordre de boucler les stations par des fermetures résistantes à la pression des eaux. Il était trop tard. Des techniciens se sont sauvés à la dernière minute. Des fermetures n'ont pas résisté. L'eau a envahi 17 stations, non seulement des vestibules, mais aussi des tunnels et des espaces avoisinants, y compris un abri secret édifié pour le président de la République et le gouvernement. Au total 25 stations étaient paralysées. Depuis le début de sa construction, le métro était présenté comme un système indestructible, comme un abri antiaérien et anti-atomique. Face à la crue, le métro a complètement échoué. La question qui se pose est de savoir pourquoi. Trois institutions rejettent la responsabilité de la sécurité du métro: l'état-major de crise, l'entreprise des transports urbains "Metro" et le ministère de l'Intérieur. Deux enquêtes ont été ouvertes: celle de la police et celle de la municipalité de Prague. Selon l'adjoint de l'entreprise Metro, Josef Nemecek, tous croyaient que le métro résisterait, comme on le proclamait depuis son ouverture. Le système ne nous a pas permis de faire plus, dit-il. La crue a dépassé de plusieurs fois la capacité des soupapes de sécurité. Cinq experts russes arrivent ce mardi à Prague pour analyser les dégâts et envisager l'aide russe lors des travaux de réparation. L'URSS aidait la Tchécoslovaquie à édifier le métro conformément à un accord de 1970.