Les inondations - le bilan et l'inquiétude...
A la troisième semaine après les inondations catastrophiques ayant frappé la Tchéquie, l'image des villes et des communes sinistrées n'est pas moins tragique. La décrue a dévoilé tout le drame. Le bilan des dégâts s'élève à des milliards. Jarka Gissubelova.
Le décompte est en cours dans la région de Litomerice, au nord de la Bohême, où les rivières l'Elbe et Ohre sortis de leurs lits ont créé un lac qui a submergé 40 communes. Le nombre des maisons inondées et vouées à la démolition à cause de leur statique endommagée, ne cesse d'augmenter. Selon des experts, il faut attendre le printemps prochain pour avoir la certitude que la statique n'avait pas souffert.
La situation reste grave dans la région de Decin, au nord de la Bohême. Son gouverneur a décidé de prolonger l'état d'urgence qui expirait le 31 août. La situation à Decin et à Hrensko est compliquée par des rochers qui menacent de tomber sur des maisons et par des centaines de camions qui passent par là depuis la fermeture du passage frontière de Cinovec tout proche.
En Bohême centrale, 81 communes ont été frappées par les inondations. Le bilan des dégâts n'est pas définitif, en ce moment. Selon le gouvernement de la région, rien que dans les environs de Melnik, 200 familles ont perdu tous leurs biens. Le nom de la commune de Zalezlice, où une vingtaine de maisons seulement, sur 120, ont échappé aux inondations, restera le triste symbole des inondations d'août 2002. A peine remis du choc face au fait que les flots ont détruit leurs maisons, des habitants de la région agricole de Melnik sont confrontés à un autre drame: la récolte de cette année a été emportée par les eaux de l'Elbe et ils craignent que la situation ne soit pas meilleure, l'année prochaine. Car on ignore ce que feront de la terre les matières toxiques passées dans les eaux.Un autre problème s'ajoute à tout cela que les gens doivent affronter : le sentiment de se retrouver oubliés et abandonnés. Pour l'instant, des volontaires et des soldats aident à liquider les conséquences du désastre. Mais le maire de la commune sinistrée de Stechovice, sur la Vltava, n'est pas le seul à se demander si cette aide continuera encore l'an prochain. Car les travaux de réparation prendront deux ans, au minimum...