L'antisémitisme dans les pays postcommunistes
"J'ai toujours considéré l'antisémitisme, et je ne cesserai jamais de le faire, comme l'un des produits les plus infâmes d'une pensée et d'un comportement pervers de l'homme." C'est ce que l'on peut lire dans un message adressé par Petr Pithart, président du Sénat, aux participants à une conférence internationale, consacrée à l'antisémitisme dans une Europe posttotalitaire qui se tient entre le 16 et le 18 octobre à Prague.
"J'ai toujours considéré l'antisémitisme, et je ne cesserai jamais de le faire, comme l'un des produits les plus infâmes d'une pensée et d'un comportement pervers de l'homme." C'est ce que l'on peut lire dans un message adressé par Petr Pithart, président du Sénat, aux participants à une conférence internationale, consacrée à l'antisémitisme dans une Europe posttotalitaire qui se tient entre le 16 et le 18 octobre à Prague. Elle se déroule dans le cadre du festival de la culture tchéco-germano-juive, Les 9 portes 2002, sous l'égide justement de M. Pithart, ainsi que du chef du cabinet tchèque, Vladimir Spidla. Le phénomène de l'antisémitisme, L'antisémitisme dans les pays tchèques - aujourd'hui et hier, L'antisémitisme et l'extrémisme politique, L'antisémitisme et le multiculturalisme ou encore L'antisémitisme après le 11 septembre 2001. Voilà quelques-uns des thèmes et des questions, soulevés pendant la conférence. Pourquoi faut-il parler de l'antisémitisme, dans les pays postcommunistes, treize ans après la chute du régime totalitaire. J'ai posé la question à M. Shimon Samuels, directeur du Centre Simon Wiesenthal de Paris.
Resumé de l'entretien: Il faut parler de l'antisémitisme, parce que depuis la période de l'holocauste, le génocide a pratiquement anéanti les communautés juives dans les pays de l'Est, sauf peut-être en Hongrie où les Juifs sont restés plus nombreux qu'ailleurs. L'antisémitisme ne peut se cacher. Il est la mesure du niveau de la démocratie de chaque pays... On voit à présent une recrudescence de l'antisémitisme en Europe. Pas seulement en Europe de l'Est. Et pas seulement celui qui serait lié aux événements au Proche-Orient... L'antisémitisme, en particulier en Europe occidentale, peut se proliférer grâce au développement de la technique, la musique des skinheads par Internet etc. On assiste aujourd'hui à un discours « intellectuel » étrange à propos des Juifs, dans la presse occidentale. On renverse la culpabilité, pour beaucoup, les Palestiniens seraient les Juifs d'aujourd'hui... En Tchéquie, l'antisémitisme est beaucoup moins exprimé. Il y a même de la fierté en rapport avec des sites tels que Terezin qui est en véritable point de pèlerinage touristique...
Le dialogue chrétien-juif est non seulement important, mais obligatoire. J'ai été à Brno invité par l'Eglise, dans le cadre d'une action contre l'antisémitisme. Aujourd'hui, il s'agit de défendre les valeurs judéo-chrétiennes communes, les valeurs libérales et de civilisation occidentale. Juifs, chrétiens et musulmans doivent partager en commun les mêmes préoccupations.