Le Président de la Biélorussie menace l'Europe
Le Président de la Biélorussie a réagi de la manière la plus violente à un refus éventuel de son visa d'entrée en Tchéquie, où il voudrait participer au sommet de l'OTAN.
Le Président de la Biélorussie, Alexander Lukachenko, a déclaré, mercredi, que dans le cas où la Tchéquie ne lui délivrerait pas un visa pour le sommet pragois de l'OTAN, les 21 et 22 novembre, son pays laisserait passer librement tous les réfugiés et les trafiquants de drogue. Une menace pour toute l'Europe. Lukachenko a précisé : « Les Européens vont ramper et nous prier de coopérer avec eux ». En effet, ce que le président biélorusse préconise est un arrêt total de la coopération avec les Etats européens, dans la lutte contre la migration clandestine et le trafic de la drogue. Tous les ans, la Biélorussie arrête dans les 3 000 migrants clandestins qui tentent de passer en Lituanie, Lettonie ou Pologne. A l'adresse de la République tchèque, Alexander Lukachenko s'est voulu des plus convaincants : « Nous réagirons immédiatement et de la manière la plus dure. Les Tchèques perdront pour une longue période, sinon pour toujours, leurs positions en Biélorussie ». Délivrer le visa ou non est l'affaire du ministère tchèque des Affaires étrangères. Selon son porte-parole, Karel Boruvka, la décision devrait tomber d'ici à la fin de cette semaine, au plus tard au début de la semaine prochaine. La Biélorussie n'est pas membre de l'OTAN, mais elle est membre du Conseil euroatlantique de partenariat. Une délégation biélorusse devrait donc être présente à la session de ce conseil, qui aura lieu lors du sommet pragois de l'OTAN. Cela n'implique aucunement la participation du chef de l'Etat du pays. Le problème est, sensiblement le même avec l'Ukraine. L'OTAN ne verrait pas d'un très bon oeil la présence de son Président Léonide Koutchma. Ce dernier a réagi plus calmement que son homologue biélorusse, en faisant savoir qu'il avait autre chose à faire que de venir au sommet pragois de l'OTAN. L'Alliance, elle-même, se refuse à trancher dans cette affaire. Par la voie diplomatique, elle s'est efforcée, quand même, de faire comprendre à Alexander Lukachenko que sa présence à Prague ne serait pas la bienvenue. Pourquoi ? On reproche, surtout, à la Biélorussie la violation des droits de l'homme et des libertés civiques.