Un festival d'opéra
En République tchèque, les productions d'opéra sont relativement nombreuses et les troupes lyriques existent non seulement dans la capitale mais aussi dans plusieurs villes de province. Bien que ces troupes ne disposent pas des mêmes moyens que les grands théâtres de Prague, leur travail ne manque pas d'intérêt et leurs productions sont parfois plus intéressantes que celles des théâtres renommés.
Pour faire une confrontation et aussi faire connaître aux amateurs d'opéra pragois ce qui se passe en province, on organise cette année déjà la sixième édition du festival du théâtre musical tchèque Opéra 2003. Du 19 janvier au 5 mars on aura donc l'occasion de voir au Théâtre national et sur d'autres scènes pragoises 17 spectacles représentatifs pour la production lyrique de toute la République tchèque. Au programme, une riche palette d'oeuvres lyriques, à commencer par l'opéra baroque "La Contessina" de F.L. Gassman, présenté par l'opéra de chambre Orfeo, jusqu'à une oeuvre tout à fait récente d'Emil Viklicky, "Le Laboureur et la Mort", opéra inspiré d'un vieux texte tchéco-allemand. La musique tchèque sera représentée par deux opéras de Bedrich Smetana: "Le mur du Diable", production du Théâtre national, et "La Fiancée vendue" dans une mise en scène originale du Théâtre Josef Kajetan Tyl de Plzen. Le public aura l'occasion de comparer deux productions de "Katia Kabanova" de Leos Janacek présentées par les théâtres de Brno et d'Ostrava, deux villes liées à la vie de ce compositeur. Le programme démontre aussi que le public tchèque est loin d'être rassasié d'opéras italiens et notamment de Giuseppe Verdi. Les établissements de province ne peuvent pas ignorer ces préférences et le maître italien figure souvent dans leur répertoire. Le festival reflète donc cette tendance, avec au programme trois oeuvres du maître italien: "Macbeth", "I Masnadieri" et "Rigoletto". En marge du festival officiel, on pourra voir plusieurs représentations préparées par des conservatoires dont l'opéra pour enfants "Brundibar" de Hans Krasa, "La Comédie sur le pont" de Martinu et "La Flûte enchantée" de Mozart. Il sera intéressant de comparer les troupes professionnelles et l'art de ces artistes en herbe qui compensent encore le manque d'expériences par l'élan de la jeunesse, mais dont les prestations ne manquent pas de charme, outre qu'ils sont l'espoir de l'art lyrique tchèque.