Opinions de Slovaques sur Vaclav Havel
En marge de la visite de Vaclav Havel en Slovaquie, nous avons rencontré des responsables et politiciens ou journalistes. Mais que pense de cette visite le citoyen slovaque ? C'est ce dont notre collègue, Omar Mounir, est allé s'enquérir dans les rues de Bratislava.
« Il est intéressant que son dernier voyage à l'étranger soit pour la Slovaquie. Qu'il vienne faire ses adieux est pour moi un geste honorable. Il est juste que son dernier voyage soit pour la Slovaquie. » On remarque donc que le fait que ce voyage de Havel en Slovaquie soit le dernier de tous les voyages présidentiels, n'est pas passé inaperçu. Ecoutons cet homme d'âge moyen, mais qui présente une intéressante particularité :
« Je suis natif de Tchéquie, précisément de Karlovy Vary, et, ainsi, pour moi, c'était un bon type. Il a été agréable, n'est-ce pas ? C'était un bon type. Pourvu que nous ayons, nous aussi, un président comme ça à l'avenir. » Ce souhait d'un président slovaque comme Havel, on le rencontre chez d'autres. Le plus intéressant cependant est que cet homme soit natif de Tchéquie. C'est souvent qu'un ou une Slovaque ont une relation ou une autre en Tchéquie et vice-versa. C'est au demeurant ce qui a compliqué le chapitre social de la partition entre 1993 et 1997. Ecoutons maintenant ce vieux bonhomme dire son opinion sur Havel. Cela l'a tellement ému que des larmes ont coulé sur ses joues...
« Ce n'est pas une question de sentiment mais de certitude. En tant que vieil habitant de Bratislava, j'ai survécu à plusieurs régimes, n'est-ce pas, et je constate que ce n'est pas seulement un politique mais aussi un philosophe. Et nous le tenons en haute estime. C'est tout. » Voyons maintenant le point de vue d'une jeune fille.« C'était seulement très agréable quand je marchais dans la rue et que je voyais les deux drapeaux ensemble, tchèque et slovaque. Alors, je me suis dit qu'il est irremplaçable (Havel). » Enfin l'opinion d'une femme âgée qui m'a dit sortir de l'hôpital et à laquelle j'ai souhaité, au passage, une bonne santé :
« C'est gentil de sa part de venir prendre congé de nos hommes d'Etat, d'ailleurs il était, lui aussi, notre président. Merci, c'est tout ce que je pourrais dire. » Voilà donc cinq Slovaques pris au hasard à qui la visite de Vaclav Havel en Slovaquie a fait plaisir, d'une façon ou d'une autre. Avec une partition et ses conflits dans le passé de ces deux pays, c'est une prouesse.