Le projet de résolution relative à l'Irak, soumis lundi au Conseil de sécurité de l'ONU par les Etats-Unis et leurs alliés, fait la une de la presse tchèque.
Le journal économique, Hospodarske noviny, écrit que les négociations diplomatiques sur la crise irakienne sont entrées dans leur phase finale. D'ici à 15 jours, le Conseil de sécurité doit voter le projet d'une nouvelle résolution permettant le désarmement de Bagdad par la force. Le projet, soumis par les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, et signé par l'Espagne, affirme que l'Irak a manqué la dernière chance de désarmer, qui lui était offerte dans la résolution 1441, et qu'il continue à violer ses obligations. En soumettant la résolution, les USA et la Grande-Bretagne donnent à l'ONU la dernière chance pour donner son aval à une intervention. Le journal écrit que les USA sont prêts, selon les diplomates, à lancer une invasion militaire les jours qui suivront l'adoption de la résolution. Dans le cas inverse, ils attaqueront l'Irak sans le mandat de l'ONU. Ce même jour où les USA ont déposé ce nouveau projet de résolution, l'Allemagne, la France et la Russie ont fait à l'ONU des contre-propositions pour un désarmement pacifique de l'Irak, par l'intermédiaire des inspections, qui devraient se poursuivre pendant au moins les 4 prochains mois. Paris a ainsi, à nouveau, compliqué la situation des USA qui espéraient que la France, la Russie et la Chine s'abstiendront de voter, au moment de l'adoption de la résolution, conclut le journal Hospodarske noviny.
Le quotidien Lidove noviny souligne que la possibilité d'une guerre a encore augmenté, après que Saddam Hussein a indiqué, à la TV CBS, que Bagdad ne détruirait pas ses missiles prohibés Samoud 2. Le président irakien conteste que ces missiles constituent une violation des résolutions de l'ONU sur l'Irak. L'inspecteur Hans Blix a posé à Bagdad un ultimatum: ce dernier doit donner, au plus tard samedi, l'ordre de détruire ces missiles, écrit Lidove noviny.
Selon le quotidien Mlada fronta Dnes, la majorité des diplomates sont d'accord que la guerre approche, mais que pour les USA, il ne sera pas facile de la faire prévaloir. Washington et Londres n'ont pas, dans le monde, le soutien dont ils ont besoin, et l'opinion publique mondiale est fort hostile à une guerre. Une activité diplomatique fébrile est donc attendue dans les jours à venir sur tous les fronts.