Forum 2000 - Quo Vadis, Europa?

Vaclav Havel à la rencontre 'Quo Vadis Europa', photo: CTK

La rencontre, ce jeudi, à la Maison municipale de Prague, de politiciens, philosophes et intellectuels, intitulée Quo Vadis Europa ?, a été la première de la série de débats, organisés cette année par la fondation Forum 2000.

Vaclav Havel à la rencontre 'Quo Vadis Europa',  photo: CTK
La fondation du Forum 2000 a vu le jour en 1996, à l'initiative du Président tchèque, Vaclav Havel, du philanthrope japonais, Yohei Sasakawa, et du prix Nobel de la paix, Elie Wiesel. La mission de cette rencontre de prestige est d'offrir un espace aux intellectuels du monde pour une réflexion sur l'état et les perspectives de notre civilisation. Cette fois-ci, les débats ont été consacrés aux attentes et aux craintes, vis-à-vis de la prochaine Europe élargie. Ramiro Cibrian, ambassadeur et chef de la Délégation de la Commission européenne en République tchèque, a estimé que les Tchèques diraient oui à l'élargissement, au référendum de juin, du fait qu'ils savent déjà profiter des chances que le processus d'élargissement leur a apportées. Il a rendu hommage à Vaclav Havel, en tant que fondateur d'une société civique en République tchèque, et en tant que président qui a orienté la société vers un renouveau spirituel, après 1989:

La présence de Vaclav Havel au Forum 2000 a été sa première apparition publique, depuis son départ des fonctions de président, en février dernier. Dans son intervention, il a récapitulé quelques idées essentielles concernant le processus d'unification de l'Europe:

Vaclav Havel à la rencontre 'Quo Vadis Europa',  photo: CTK
"Je perçois l'Union européenne comme la première tentative, gigantesque et respectable, d'organiser l'Europe par la voie des négociations, de la paix, sur les principes de la démocratie et du respect. Quel avenir pour cette association d'Etats européens - j'évite le mot fédération et union ? Elle devrait respecter l'identité de ses différentes parties. La structure des institutions ne devrait pas être organisée suivant la grandeur et la force économique, mais elle doit tenir compte des moins grands et moins forts. L'unification de l'Europe, signifiera-t-elle une perte de la souveraineté?" a continué Vaclav Havel, en indiquant que cette objection le fait sourire car, dans le monde actuel globalisé, il est difficile, voire absurde, de parler de la souveraineté d'un Etat au milieu de l'Europe hautement civilisée et développée: "De nos jours, l'idée d'un Etat national devient, dans une certaine mesure, un objet ancien ou un objet de culte. Finie l'ère où l'Etat national a été la valeur suprême," a déclaré Vaclav Havel, à la conférence Forum 2000.