Forum 2000 : des dissidents réunis autour de Rama Yade et Václav Havel

Rama Yade et Václav Havel, photo: CTK

En marge de la conférence du Forum 2000, qui se déroulait jusqu’à ce mardi à Prague, une rencontre a été organisée entre la Secrétaire d’Etat française Rama Yade et Václav Havel, pour célébrer l’anniversaire du petit déjeuner historique entre François Mitterrand et les dissidents tchécoslovaques, il y a 20 ans, quelques mois avant la chute du communisme. Lundi, des dissidents de plusieurs pays ont été invité à cette commémoration.

Rama Yade et Václav Havel,  photo: CTK
Rama Yade, Secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères et aux droits de l’homme :

« Il y a vingt ans, en 1988, le président François Mitterrand rencontrait lors d’un petit déjeuner les dissidents tchécoslovaques et le premier d’entre eux, Václav Havel. C’était un moment historique qui avait un parfum de transgression, mais qui a eu lieu, et un an après ce fut la chute du mur de Berlin et un peu après l’élection de Václav Havel à la présidence de la République. Ces gestes-là, qui ont l’air simple, ne sont pas anodins parce qu’ils ont des conséquences politiques. J’ai proposé au président Havel qu’on se retrouve ici à Prague, vingt ans après, pour célébrer cet événement, mais avec d’autres dissidents. Il y avait ici trois dissidents tchécoslovaques qui avaient participé au petit déjeuner de l’époque. Mais il y avait aussi, parce qu’on ne veut pas être que dans le souvenir, des personnalités venues de Cuba, de Birmanie, de Biélorussie... Ce sont des causes importantes en matière de droits de l’homme aujourd’hui. Il faut accompagner ces personnailtés sur le chemin de la démocratie. Et quel plus beau symbole que de le faire ici à Prague, vingt ans après le petit déjeuner français ? »

Un « petit dejeuner français » dont se souvient très bien Václav Havel, qui considère comme son devoir d’aider les dissidents d’aujourd’hui :

Alexander Milinkevitch,  Václav Havel,  Jiří Dienstbier,  photo: CTK
« Je considère comme très important le fait qu’il y ait aujourd’hui ceux qu’on appelle des dissidents ou des militants pour les droits de l’homme de différents pays du monde, parce que c’est une manière de souligner que notre expérience – expérience aussi de la solidarité dont ont fait preuve les autres à notre égard – nous oblige à montrer notre solidarité à tous ceux qui en ont le plus besoin. »

Parmi les dissidents et opposants présents, il y avait le Biélorusse Alexander Milinkevitch, qui a rendu un hommage appuyé à Václav Havel :

« Je suis très heureux d’être invité ici par le président Václav Havel. Pour moi, c’est un homme politique idéal. Chez nous, j’entends souvent dire que la politique est brutale et qu’on ne peut croire personne. Je demande si ça concerne aussi Václav Havel de la République tchèque, et la réponse est toujours ‘non, Václav Havel est une exception’. Les dictateurs ont peur de la vérité et de l’information. Ici, pendant le Forum 2000, on diffuse dans le monde entier la vérité et l’information libre. »