"La Belle et la Bête" au Théâtre national
Le Théâtre national de Prague ouvrira la nouvelle saison par l'opéra "La Belle et la Bête".
C'est le scénario du célèbre film de Jean Cocteau "La Belle et la Bête", qui a servi de base au compositeur Philip Glass pour écrire un opéra du même nom. L'oeuvre sera donnée au Théâtre national de Prague en tant que deuxième volet de la série "Le minimalisme à l'opéra". C'est dans le cadre de ce projet que le public a vu déjà au Théâtre national l'opéra "La Mort de Klinghofer" du compositeur américain John Adams. "La Belle et la Bête" est une oeuvre qui sort de l'ordinaire. C'est aussi un défi pour les fils du réalisateur Milos Forman. La direction du théâtre a confié la mise en scène à Petr Forman et les décors sont signés par son frère Matej et trois autres scénographes. Ils ont pris le travail au sérieux. Depuis le mois d'avril, ils préparent le spectacle dans une ferme du village de Zelkovice à 60 kilomètres de Prague. C'est dans un manège gonflable qu'ils ont dressé deux maquettes des décors qui leur permettent d'étudier avec les chanteurs en détail toutes les finesses de la mise en scène.
Pour les interprètes le travail est bien difficile. La mise en scène est très compliquée et bien différente des autres productions lyriques, la musique de Philip Glass est "minimaliste" ce qui veut dire qu'elle ne ressemble pas à l'opéra classique et qu'il n'y a pratiquement pas de mélodies. Le compositeur a mis en musique les dialogues du scénario du film de Jean Cocteau et n'a pas construit son opéra sur l'alternance habituelle des récitatifs et des airs. "J'ai chanté dans des centaines de représentations, mais je n'ai jamais vu cela," s'étonne la basse du Théâtre national, Bohuslav Marsik (66 ans), un des interprètes de cette oeuvre insolite. Les journalistes invités sur les lieux des répétitions ont pu constater, cependant, que toute l'équipe préparant cette production ne manquait pas d'enthousiasme et de motivation et que les répétitions se poursuivaient même sous la chaleur torride. Ils ont appris que les visages de la majorité des chanteurs seront cachés par des masques, mais on ne leur a pas montré le costume et le masque de la Bête. Cela doit être la surprise pour le public de la première qui aura lieu le 28 août au Théâtre national. L'installation des décors sur la scène du théâtre sera tellement difficile qu'on sera obligé de donner seulement une suite de sept représentations et de retirer ensuite l'opéra du répertoire.