Alain Robbe-Grillet : on ne peut pas se libérer, en quelques mois, d'un demi-siècle de communisme...
Cette semaine, les Tchèques et les Slovaques se sont souvenus du 35e anniversaire de l'invasion de leur pays par les troupes du pacte de Varsovie, en août 1968. Depuis bientôt quatorze ans, les deux peuples vivent librement. Alors, depuis, leur mentalité a-t-elle évolué ? Les empreintes du communisme ont-elles disparues ? Dans ce Magazine culturel, deux personnalités des cultures tchèque et française, que j'ai récemment rencontrées à l'Ecole d'été de cinéma d'Uherske Hradiste, vous donneront leur avis à ce propos. Nous parlerons aussi de la grève des intermittents du spectacle en France et nous nous interrogerons sur le courage que les Tchèques ont ou n'ont pas manifesté dans leur histoire...
A. J. Liehm est une figure emblématique du cinéma tchèque : journaliste, critique, traducteur, professeur d'université et fondateur de la revue politique et culturelle « Lettre internationale », il est fixé, depuis 1968, à Paris. Chaque été, A. J. Liehm et son épouse, elle aussi critique de cinéma, prennent plaisir à assister à l'un des meilleurs festivals tchèques de cinéma, celui d'Uherske Hradiste. Et le reste des vacances...
D'après A. J. Liehm, les Tchèques ont perdu l'envie de "se battre" pendant la dure et triste époque de la normalisation, période qui a suivi l'occupation russe...
Maintenant, une vue de l'étranger... L'écrivain et cinéaste français Alain Robbe-Grillet a vécu, lors du tournage d'un film en Slovaquie, l'arrivée de la normalisation. Je lui ai demandé de comparer les Tchèques et les Slovaques de l'époque à ceux d'aujourd'hui. Leur attitude a-t-elle changé ?