Grève des enseignants : le jour après
Le 1er septembre, jour de la rentrée scolaire, a été marqué par la grève des enseignants. Pour certains, un succès, pour d'autres non. Comment se présente le lendemain de la grève ?
Pour les syndicats du personnel enseignant, la grève de la rentrée scolaire a été un succès. Ils insistent, surtout, sur la forte participation : la moitié des écoles primaires et secondaires étaient en grève, ce qui représentait 72 000 enseignants et membres du personnel enseignant. Ils reconnaissent, pourtant, que ce succès est mitigé. La moitié des enseignants tchèques, c'est beaucoup, mais les syndicats admettent, aussi, que la campagne d'explication du pourquoi de la grève n'a pas été la meilleure. Pour cela, le mouvement n'a pas été suivi par un plus grand nombre d'enseignants et n'a pas reçu le soutien de l'opinion publique. Les dirigeants syndicaux reconnaissent que la revendication de la hausse des salaires ne suffit pas, à elle seule, à mobiliser l'opinion. Surtout que les enseignants doivent bénéficier de la plus forte augmentation de leurs salaires, parmi les fonctionnaires. La revendication des treizième et quatorzième mois n'est pas, non plus, un argument assez fort. De leur côté, les milieux officiels ont refusé cette grève, qui ne présente pas de solution pour le président de la République, inutile pour le Premier ministre et d'autres membres de la coalition gouvernementale, inacceptable pour l'opposition de droite, compréhensible pour les communistes. Et la plus intéressée dans l'histoire, Petra Buzkova, la ministre de l'Education, de la Jeunesse et des Sports ? Elle comprend les revendications des enseignants, mais elle a les mains vides. Que va faire le gouvernement, face à cet avertissement de taille, qui est quand même la plus importante grève des enseignants en Tchéquie, depuis 1989 ? Le Premier ministre, Vladimir Spidla, garde son calme : pas d'augmentation des salaires, car les caisses de l'Etat ne le permettent pas, mais on peut discuter. L'avenir ? Les syndicats ne l'entendent pas de cette oreille. Les enseignants, forts du succès de leur grève, affirment que ce n'est qu'un début, les autres organisations syndicales préparent une grande manifestation, à Prague, pour le 13 septembre. Passera, passera pas ? Il s'agit de l'adoption de la réforme des finances publiques par les députés et de l'avenir du Premier ministre.