Enfin une pension pour le président Havel !

Le président Vaclav Havel

Jusqu'à la fin de sa vie, le président Vaclav Havel et ses successeurs recevront probablement de l'Etat tchèque, en tant qu'anciens présidents de la République, une pension de 100.000 couronnes, soit l'équivalent de 3.300 euros. C'est ce que la Chambre des députés vient de décider.

Il n'a pas été facile de persuader les députés de la justesse de la somme au point de dégager une majorité. La première tentative remonte à février dernier, rejetée par la Chambre ; elle prévoyait une pension de 120.000 couronnes que les députés avaient trouvée trop généreuse, particulièrement les communistes, résolument contre, alors et surtout qu'il s'agissait de Havel. Mais la situation est devenue intenable, Vaclav Havel ayant, quand même, quitté la présidence depuis 9 mois. Le gouvernement revient donc à la charge, mais en diminuant la pension de 20.000 couronnes. Le projet vient de passer.

Relevons que certains députés, aussi bien de la droite que de la gauche, se sont opposés à cette proposition, car ils s'opposent à l'idée même de pension spéciale pour la fonction présidentielle; ils estiment qu'un ancien président de la République n'a pas à être privilégié par rapport aux autres citoyens, et qu'il doit se contenter de la pension de vieillesse dans les mêmes conditions que tous. Rappelons que Havel jouit déjà du statut de retraité et perçoit une pension mensuelle de 22.000 couronnes (733 euros).

Cette pension de 100.000 couronnes, il faudrait d'abord qu'elle passe au Sénat et qu'elle soit paraphée par le président Vaclav Klaus, appelé, lui aussi, à en être concerné. Va-t-il trouver la somme insuffisante ? Cette somme n'est pas, en effet, toute entière pour la poche du retraité Havel. Cinquante mille couronnes sont destinées au fonctionnement de son secrétariat, l'entretien de la voiture et le salaire du chauffeur. Il va sans dire que c'est très peu. Une chance donc que la Tchéquie ait un président riche par son origine et ses revenus littéraires. Alors, il ne dit rien. Pas même pour sa chancellerie, toujours au service de l'Etat, et dont il reconnaît qu'elle est aux soins de sponsors.

Mais là n'est pas le seul problème à se poser. Car il n'y a toujours pas de pension spéciale Premier ministre, et Milos Zeman, aujourd'hui retiré dans sa maison du Plateau tchéco-morave, doit se contenter de 10.000 couronnes seulement. Moins de 400 euros. Va-t-il réclamer justice aux tribunaux tchèques?

Auteur: Omar Mounir
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