Projet de révocation de l'ambassadrice tchèque au Koweït

Jana Hybaskova, photo: CTK

Le cabinet tchèque a décidé de proposer au Président Vaclav Klaus de rappeler du Koweït l'ambassadrice tchèque, Jana Hybaskova. On lui reproche d'avoir critiqué le retrait de l'Irak du 7ème hôpital de campagne de l'Armée tchèque à Bassora, arrivé en fin de mission.

Jana Hybaskova,  photo: CTK
Dans un article paru dans l'édition de ce mercredi du journal Mlada fronta Dnes, Jana Hybaskova évoque d'abord les frais importants et les efforts immenses qu'il fallait déployer pour installer l'hôpital à Bassora. Elle souligne que les activités de cet établissement étaient extrêmement bénéfiques pour la région de Bassora, cruellement éprouvée déjà sous le régime de Saddame Hussein et ensuite par la guerre. Elle proteste contre le retrait de l'hôpital au moment où les efforts qu'il fallait déployer pourrait porter leurs fruits. Elle dénonce aussi la réticence de certains médecins militaires tchèques qui cherchaient à éviter la participation à une mission désagréable et assez dangereuse. Dans un entretien accordé également à Mlada fronta Dnes, Jana Hybaskova va encore plus loin. Elle rappelle que les hôpitaux militaires devraient être une des contributions de notre pays aux opérations de l'OTAN et constate que la République tchèque n'est même pas capable de maintenir un hôpital en Irak pendant une année. Elle en déduit que la réforme de l'Armée tchèque ne progresse pas assez rapidement.

La réaction à son article ne s'est pas fait attendre. "Chaque ambassadeur a droit à son commentaire, mais il ne peut mettre en cause les décisions du gouvernement," souligne le ministre tchèque des Affaires étrangères, Cyril Svoboda, qui a initié le projet de destitution de l'ambassadrice. Il reproche en plus à Jana Hybaskova, affectée au Koweït, de s'exprimer sur la situation en Irak, donc sur une problématique qui n'entre pas dans ses compétences. "L'hôpital ne peut pas poursuivre sa mission, tout simplement parce qu'il manque de gens pour remplacer le personnel actuellement en place," affirme-t-il. Jana Hybaskova, elle, ne regrette pas d'avoir soulevé cette question. Elle l'a fait en pleine conscience des conséquences que cela pourrait avoir pour elle. Selon le ministre Svoboda, on ne lui a pas fait de tort et elle pourra travailler au ministère des Affaires étrangères.