Rétrospective Alexandr Hackenschmied: Prague-Paris-New York
A partir de ce mercredi commence, à Prague, une série d'expositions et de projections consacrées à l'oeuvre photographique et cinématographique d'Alexandr Hackenschmied, l'une des personnalités fondatrices de la photographie et du cinéma modernes tchèques.
Lorsque l'on souhaite mettre en place une rétrospective de l'oeuvre d'Alexandr Hackenschmied, il faut employer les grands moyens. Les travaux réalisés par cet homme né à Linz en 1907 et devenu citoyen américain en 1947 sont en effet colossaux. Bien que la photographie ne fût pour Hackenschmied qu'une approche devant le conduire au cinéma, il s'y adonna avec passion à la fin des années vingt et au début des années trente, puis lors de son exil vers les Etats-Unis, où il continua sa brillante carrière de cinéaste. C'est donc non seulement d'une salle de projection dont les auteurs du projet ont eu besoin, le cinéma Ponrepo, mais également de deux galeries, celle de l'Atelier Josef Sudek et celle de l'Institut français, afin de présenter l'intégralité de l'oeuvre d'Alexandr Hackenschmied. En mai 1930, celui qui se fera connaître plus tard sous le nom d'Alexander Hammid organise une exposition qui regroupe les principaux représentants de la photographie tchèque d'avant-garde et marque alors un tournant décisif. La même année, il réalise un film d'auteur, Une promenade inutile, puis travaille sur plusieurs films, dont La terre chante, avant de participer à l'aventure de la fondation des studios cinématographiques de la firme Bata, à Zlin, où il réalise de nombreux films publicitaires. L'un de ces films remportera d'ailleurs un prix à l'exposition universelle de Paris en 1937. Mais ce n'est pas l'unique lien entre Hackenschmied et la France. Lada Hubatova-Vackova, l'une des coordinatrices du projet, nous explique pourquoi et comment cette rétrospective est organisée en collaboration avec l'Institut français de Prague:
"Monsieur Hackenschmied, d'origine juive, a collaboré avec un metteur en scène anglais au film Crisis concernant les Sudètes, en 1938. Il a dû partir et, avant d'embarquer vers les Etats-Unis, s'est arrêté en France, où il a fait une série de photos, notamment à Paris et à Orléans. Une partie de l'exposition, à l'atelier Sudek, regroupe les photos intimes avec sa fiancée Maya Deren, l'autre partie, à l'Institut, regroupe les photos de paysages ruraux et urbains..."
Les photos d'Alexandr Hackenschmied sont à découvrir à l'atelier Sudek et à l'Institut français jusqu'au 28 mars. Trois de ses clichés sont également exposés au Rudolfinum dans le cadre de la rétrospective de la photographie tchèque. L'ensemble de sa filmographie sera projeté au cinéma Ponrepo jusqu'au 23 février.