Fin en Tchéquie du renouvellement des contrats à durée déterminée

Photo: Commission européenne

L'amendement du Code du travail qui est entré en vigueur, le 1er mars, profitera à certaines catégories d'employés en Tchéquie. C'est aussi la première fois que le législateur introduit dans le texte le terme d'harcèlement sexuel.

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Le renouvellement des contrats de travail à durée déterminée, une pratique assez courante dans le pays, n'est plus possible. Deux ans est la durée maximale pour laquelle un contrat à durée déterminée peut être, dès maintenant, conclu en République tchèque. La mesure touche tant le secteur privé que public. Instituteurs, médecins, vendeurs, travailleurs dans des sociétés privées, journalistes, la liste des secteurs où les employés étaient contraints de signer des contrats à durée déterminée à répétition était longue. Ceux-ci se voyaient souvent défavorisés dans la vie de tous les jours ; ils n'avaient, par exemple, pas le droit d'obtenir de crédit à la banque. Et il va sans dire que, de peur de perdre leur emploi, ils osaient rarement formuler des objections à l'adresse de leur employeur ou, encore, être malades. La réglementation, qui entre en vigueur, soulagera probablement le plus les instituteurs : très souvent, ils avaient des contrats pour dix mois seulement, restant ainsi sans travail pendant les deux mois de vacances d'été.

L'amendement du Code du travail tchèque s'inscrit dans le cadre de l'harmonisation de la législation tchèque avec celle de l'Union européenne. Mais concernant sa mise en pratique, certaines voix sceptiques se font déjà entendre. Bedrich Danda, président de l'Union des entrepreneurs :

« Nous vivons en Tchéquie et comme nous sommes tous des Chveïk, nous trouverons vraisemblablement le moyen de contourner la nouvelle disposition. Et ceci ne sera certainement pas bien vu par l'Union européenne ».

Le nouveau Code du travail introduit aussi l'interdiction de la discrimination directe et indirecte au travail et définit le harcèlement sexuel au travail. Les Tchèques privilégiant traditionnellement de légères taquineries érotiques à des attitudes très « prudes », voudront-ils changer dès ce 1er mars de comportement ? Ou bien feront-ils une nouvelle fois preuve de leur fameux sens de la « débrouillardise » ?