Le 24 mars, Journée du secours en montagne
Alors que la saison de ski tire à sa fin et que l'accident mortel d'un nouveau skieur, ce mardi, dans les Monts des Géants, nous rappelle combien la montagne est un milieu hostile et un monde à risques, le 24 mars est traditionnellement célébré en République tchèque comme la Journée du Service de secours en montagne.
Il y a aujourd'hui 91 ans, le 24 mars 1913, lundi de Pâques, sous un soleil déjà printannier, quatre Tchèques et deux Allemands prennent le départ d'une course de fond longue de cinquante kilomètres sur les pistes des Monts des Géants. Bohumil Hanc, skieur reconnu, est l'un d'entre-eux. En se pointant sur la ligne de départ, il n'a qu'un objectif en tête : ne pas laisser l'un des concurrents allemands franchir en vainqueur la ligne d'arrivée. Obnubilé par cette idée, Bohumil Hanc, pourtant parti en chemise et sans bonnet, est le seul à ne pas abandonner quand le soleil se transforme tout d'abord en pluie, puis en tempête de neige. Sur le bord du parcours, il rencontre son ami, Vaclav Vrbata, venu l'encourager. Bien que conscient qu'en agissant de la sorte, il met en jeu sa vie, ce dernier donne à Hanc son manteau et son bonnet. Malgré cela, quelques heures plus tard, à des endroits différents, les deux hommes sont retrouvés, morts de froid. Depuis ce jour légendaire et le sacrifice de Vaclav Vrbata, considéré comme l'acte de base dans le secours en montagne, le 24 mars est célébré en Tchéquie comme la Journée du Service de secours en montagne.
Aujourd'hui, le Service tchèque de secours en montagne, qui fonctionne comme une association civique, opère dans sept régions montagneuses du pays. Ses équipes sont composées de cinquante-cinq sauveteurs professionnels permanents que complètent quarante autres saisonniers l'hiver venu. Jusqu'à présent, au cours de cette dernière saison, près de 6000 interventions les plus diverses sont inscrites à leur compteur. Au moins quatre personnes sont mortes et, comme le constatent les équipes de secours, les accidents graves, dont les causes les fréquentes sont les téléscopages de skieurs imprudents ou les heurts d'arbres, ne cessent d'augmenter d'année en année. La faute, paraît-il, à cette foule de skieurs qui, équipés du matériel dernier cri, se comportent sur les pistes de descente comme les chauffeurs agressifs des voitures de luxe sur les routes. Et face à ce danger, ni le saint-bernard, ce chien sauveteur légendaire des montagnes, gros nounours au tonnelet d'alcool qui, malgré le brouillard et la tempête, sauve les voyageurs ensevellis sous la neige, ni les saint-bernards des temps modernes, désormais aidés d'hélicoptères, de techniques et d'un matériel toujours plus performants, ne peuvent rien.