Vaclav Jan Tomasek, un compositeur de la transition

Vaclav Jan Tomasek, photo: CTK

Il y a 230 ans naissait le compositeur pragois Vaclav Jan Tomasek. La musicologie moderne le considère comme le compositeur tchèque le plus représentatif de son époque et le précurseur des temps nouveaux.

Vaclav Jan Tomasek,  photo: CTK
Si vous vous promenez dans la rue Tomasska, dans le quartier de Mala Strana à Prague, vous pouvez voir au-dessus des arcades d'une maison baroque une plaque commémorative disant: " Le célèbre compositeur tchèque Vaclav Jan Tomasek vécut et mourut dans cette maison le 3 avril 1850. Il naquît à Skutec le 17 avril 1774."

Qui connaît aujourd'hui Vaclav Jan Tomasek, respecté et admiré par les plus grands musiciens de son temps, Beethoven, Paganini, Schumann, Liszt, Berlioz, Wagner ? Force est de constater que Tomasek était de ces artistes plus célèbres de leur vivant qu'après leur mort. "Mon très cher Ami, lui écrivait Johann Wolfgang Goethe en 1820, j'aimerais tellement vous exprimer mes remerciements chaleureux pour l'intérêt et l'attention infatigable que vous portez à mes poèmes." Goethe appréciait beaucoup la mise en musique par Tomasek de ses poèmes et notamment du "Désir de Mignon" qu'il considérait comme plus réussie que les lieders composées sur les mêmes paroles par Ludwig van Beethoven ou Louis Spohr. En effet, les lieders de Tomasek, créées dans la majorité des cas sur les paroles allemandes, étaient justement célèbres et réapparaissent au répertoire de chanteurs actuels. On déplore seulement que Tomasek, avec son talent indéniable pour l'art vocal, n'ait pas composé d'opéras tchèques.

Compositeur de la transition tchèque du classicisme au romantisme, il devait aussi sa gloire à ses dons de pianiste. On joue toujours ses Concertos pour pianos en do majeur et en mi bémol majeur, ses Eglogues, Dithyrambes et ses Rhapsodies. Il était cependant aussi le compositeur d'oeuvres monumentales : on connaît son Requiem et sa Messe solennelle créée en 1836 pour le couronnement de Ferdinand V, roi de Bohême. "Les Tchèques cultivés de l'intérieur comme les sommités européennes s'inclinèrent devant sa forte personnalité, écrira de lui le musicologue Guy Erismann, et ne pouvaient que constater sans état d'âme, en sa musique, un glissement en douceur vers les temps nouveaux. "