Vaclav Klaus craint que la Tchéquie perde sa souveraineté dans l'UE
« Ne nous perdons pas dans l'union ! ». C'est sous ce titre que le président de la République, Vaclav Klaus, a choisi de faire part de ses réflexions sur l'adhésion de la Tchéquie à l'Union européenne dans un article publié, ce jeudi, dans le quotidien Mlada fronta Dnes. A un peu plus d'une semaine de l'événement historique, Vaclav Klaus se dit convaincu que les Tchèques perdront leur indépendance et leur souveraineté nationale dans l'Union européenne, s'affichant ainsi, sinon comme un eurosceptique, au moins en euroréaliste au réalisme très froid.
« Bien que tout le monde n'en prenne pas suffisamment conscience, dans quelques jours, notre Etat cessera d'exister en tant qu'entité indépendante et souveraine. La République tchèque va devenir une partie de l'Union européenne. Pour la première fois dans son histoire compliquée et parfois même tortueuse, notre pays abandonne de plein gré des parts essentielles de sa souveraineté pour les passer à ce grand ensemble supranational. Ainsi commence une étape totalement nouvelle de l'évolution de l'Etat tchèque. »
C'est en ces termes que le président de la République a choisi d'entamer sa réflexion sur la place de son pays dans l'Union européenne. Toutefois, Vaclav Klaus voit également quelques côtés positifs dans l'élargissement de cette dernière. Tout d'abord, il ne manque pas de considérer le sens symbolique et psychologique de cet élargissement. « Cette étape marque la fin définitive du partage d'après-guerre de l'Europe en deux blocs ennemis », note-t-il, par exemple. En tant que libéral, il n'est pas non plus sans apprécier l'agrandissement de l'espace économique, ainsi que la possibilité offerte aux travailleurs d'une mobilité plus importante sur tout le continent européen, et ce même si l'accès au marché du travail de la majorité des pays actuellement membres de l'UE ne deviendra réalité qu'après des périodes de transition.
« Mais tout cela ne représente qu'une face de la pièce », s'empresse-t-il aussitôt de remarquer. Là où le bât blesse, selon Vaclav Klaus, c'est que le processus trop rapide d'unification, en plus d'ôter à des pays une certaine indépendance politique, ne tient pas suffisamment compte de la maturité économique, de la situation géographique et des particularités nationales de chacun des candidats s'apprêtant à rejoindre l'UE.
Le président de la République conclut, donc, en faisant appel à la conscience nationale de ses concitoyens. « Faisons tout pour ne pas nous perdre dans l'Union européenne, pour ne pas que l'oeuvre unique longue de 1000 ans de nos ancêtres ne soit broyée et ne disparaisse. S'il en sera ainsi ou non, cela dépend de chacun de nous. Comme toujours d'ailleurs. Je souhaite à chacun d'entre-nous suffisamment de courage, d'énergie, de confiance en soi et d'optimisme. Nous en aurons plus que jamais besoin. »