Alice Masaryk - la pureté partout et dans tout
Le 3 mai, nous avons célébré le 125e anniversaire de la naissance, à Vienne, d'Alice Masaryk, fille aînée du président tchécoslovaque, Tomas Garrigue Masaryk.
Elle a été la première femme à avoir reçu un doctorat d'histoire à la faculté des lettres de Prague. Comme elle souhaitait depuis toujours aider les gens, elle est partie pour un stage à Chicago afin de se familiariser avec les méthodes du travail social. Pendant le premier conflit mondial, lorsque son père s'est placé à la tête de la résistance en exil, le tribunal autrichien a prononcé à l'encontre d'Alice Masaryk un verdict de mort pour haute trahison. Après des protestations d'associations féminines en Amérique, le verdict a été atténué à 12 ans de réclusion. Alice a quitté la prison après un an.
Dans le nouvel Etat tchécoslovaque, elle est devenue présidente de la Croix rouge. Au fil du temps, elle a acquis un million de personnes à l'idée du travail bénévole au sein de la Croix rouge. Grâce à elle, des cuisines ont été mises en place dans les écoles, la Croix rouge apprenait aux gens à porter les premiers secours, à respecter les règles d'hygiène... En 1921, Alice Masaryk a présenté l'idée de Trêve de la Croix rouge. Elle s'est inspirée de la tradition médiévale des journées de la trêve de Dieu, interdisant les guerres pendant certains jours de l'année. Le sens de la reprise de cette idée était de faire cesser, au moins pendant 3 jours de l'an, à Pâques, les litiges entre les partis politiques. Grâce à son autorité, Alice Masaryk est réellement parvenue à faire prévaloir cette idée. Après le putsch de février 1948, elle s'est exilée aux Etats-Unis où elle meurt, en 1966. L'un des rappels de ses mérites est toujours visible au Château de Prague: c'est elle qui a persuadé l'architecte slovène Josiph Plecnik de réaliser les remaniements du château, en dépit d'une opposition de l'opinion publique. Un autre, la Fête des mères, le 11 mai, introduite dans les années 1920 à son initiative.