René Fasel, président de la Fédération internationale de hockey sur glace :« Les Tchèques ont travaillé jour et nuit pour satisfaire aux exigences »
Deux jours après la finale d'un Championnat du monde qui a consacré le Canada, l'heure est au bilan dans les hautes sphères du hockey sur glace tchèque et international. Pratiquement jusqu'à l'ouverture du tournoi, des doutes, cristallisés autour de la livraison in extremis de la Sazka Arena de 17 000 places, ont pesé sur la capacité des Tchèques à organiser un événement de telle envergure. Finalement, si certains problèmes, notamment liés à la distribution des billets et à leur revente au marché noir, ont fait flotter un parfum se scandale, le Mondial, en battant le record de spectateurs (plus de 550 000), aura bel et bien été un succès populaire, tant à Prague qu'à Ostrava, les deux villes où se sont disputés les matches. René Fasel, le président suisse de la Fédération internationale de hockey sur glace, a dressé le bilan :
« Il est clair que nous avons rencontré moins de problèmes à Ostrava parce que leur équipe était très bien rodée. A Prague, l'organisation a ouvert le palais cinq jours avant le début du Championnat du monde. Il y a eu quelques ennuis avec la qualité de la glace, mais c'est tout à fait normal. Ce bébé venait de naître, il lui fallait donc encore apprendre à marcher. Pour ce qui est des vestiaires et du reste, ça a été un petit peu plus difficile, mais avec beaucoup d'efforts, d'engagement et de passion, les gens ont travaillé jour et nuit afin de satisfaire finalement les exigences et les demandes des équipes. »
- Vous n'avez donc jamais été inquiet pour l'organisation et le bon déroulement du championnat ?
« Non, je pense que c'est une question de temps. Nous avons fait confiance à la fédération tchèque et aux responsables du hockey en Tchéquie. Et puis, du point de vue de l'organisation, vous savez que la Tchéquie est une des grandes nations de hockey. Nous avions confiance en des gens qui ont l'habitude de travailler dans le hockey sur glace. Ils l'ont prouvé à Ostrava avec une base très solide. A Prague, le fait d'avoir la patinoire seulement cinq jours avant le début du tournoi a posé des problèmes de logistique. »
Très déçus après leur cruelle élimination aux tirs au but en quart de finale contre les Etats-Unis, les Tchèques, qui, avant cela, avaient infligé une correction à chacune des équipes qu'ils avaient rencontrées, y compris au Canada (6-2), se sont plaints du système du tournoi, selon eux injuste et trop aléatoire. Un avis que ne partage pas René Fasel :
« Oui, il y a toujours un moment de déception. Il y a peut-être des meilleurs systèmes... Pour l'instant, on ne l'a pas encore trouvé. Mais pourquoi changer un système qui a des centaines de millions de téléspectateurs, plus de 500 000 spectateurs, qui procure des drames, des joies, des actions superbes, une grande ambiance et une atmosphère exceptionnelle dans ce superbe palais ? Je pense que la réponse est simple : pourquoi changer quelque chose qui fonctionne très bien ? »- D'accord, mais le système sportif est-il, lui, tout à fait juste, équitable ?
« Nous pouvons discuter sur ce point de vue-là. Mais n'oublions jamais que le hockey sur glace n'est pas une science exacte, que c'est avant tout un jeu, avec des ràgles très particulières qui le définissent. Donc, un match dure soixante minutes et peut se jouer sur un coup de poker, un poteau qui rentre ou ne rentre pas. C'est ce qui donne ces émotions, cette sensibilité, cette passion, cette profonde joie et cette immense tristesse. Je trouve que si vous voulez toujours donner une chance aux meilleurs et que le petit ne peut pas gagner une fois, vous rentrez dans une science exacte et, à la fin, les gens s'ennuient. »