Le respect des droits de l'homme en Tchéquie
Jan Jarab, délégué gouvernemental aux droits de l'homme, vient de présenter son rapport au gouvernement. Accepté, ce rapport a, quand même, subi certaines modifications.
Le ministre de l'Intérieur, Stanislav Gross, après la réunion du cabinet, a déclaré aux journalistes que deux passages critiques avaient été retirés du rapport du délégué aux droits de l'homme. Le premier critiquait la situation dans les camps de réfugiés. Or, selon le ministre, la situation s'y est grandement améliorée. Le deuxième passage concernait les prostituées qui avaient accepté de témoigner dans des affaires criminelles de traite des blanches. Dans le cas des étrangères, elles étaient souvent extradiées vers leur pays d'origine. Le gouvernement tchèque a adopté des mesures permettant à ces personnes d'obtenir un permis de séjour de longue durée en Tchéquie.
En général, le rapport présenté par Jan Jarab constate que le respect des droits de l'homme s'améliore dans de nombreux domaines, en Tchéquie. Pourtant, dans certaines sphères, comme, par exemple, les groupes sociaux faibles ou menacés, les enfants ou les adultes nécessitant les soins d'établissements spécialisés (foyers pour enfants ou personnes âgées, maisons de retraite, établissements pour les personnes atteintes de longues maladies), la Tchéquie a encore beaucoup à faire. Le délégué aux droits de l'homme considère que la société tchèque se conduit d'une manière assez problèmatique envers les étrangers. Cela concerne surtout les autorités et l'administration qui font très souvent sentir à l'étranger qu'il n'est pas vraiment le bienvenu. Les questions de la migration ou des demandes d'asile font toujours tache sur l'image de la société. Par contre, dans le milieu pénitentiaire, de grandes améliorations ont été enregistrées, cela grâce à l'amendement de la loi sur l'incarcération. Les détenus peuvent posséder un minimum de moyens financiers pour leurs besoins personnels, les étudiants incarcérés ne paient pas leur séjour en prison. On applique en plus grand nombre les peines alternatives. Jan Jarab note, aussi, des améliorations dans les enquêtes de la police sur des crimes à motivation raciale. Par contre, le droit de visite régulière de l'enfant à ses deux parents séparés n'est pas toujours respecté.
Le rapport s'intéresse, aussi, aux pratiques discriminatoires sur le marché du travail : méfiance à l'égard des demandeurs d'emploi rom, des personnes plus âgées ou des mères d'enfants en bas âge. Le délégué aux droits de l'homme critique, aussi, l'institution d'une carte d'arrivée, l'année dernière, en raison de l'épidémie de SARS en Asie. Il fait remarquer qu'aucune mesure de ce genre n'a été prise par les pays de l'Union européenne. Un point intéressant : le contrôle du courriel personnel d'un employé par son employeur viole le secret postal, mais aussi le droit à la protection de la vie privée au niveau législatif, mais aussi constitutionnel et international. Le rapport critique, également, les efforts de certains employeurs visant à liquider les organisations syndicales existantes ou à freiner leur formation. La question du Pacte civil de solidarité devrait, aussi, faire l'objet d'une loi.