Printemps de Prague: Dvorak et les autres
La troisième semaine du festival Printemps de Prague a été dominée par deux concerts de l'Orchestre symphonique de la BBC, mais on a entendu aussi beaucoup de belle musique de chambre.
Pour le chef américain Leonard Slatkin, qui est, depuis l'an 2000, directeur musical de l'orchestre de la BBC, Dvorak est un compositeur familier. "Nous jouons Dvorak régulièrement", a-t-il ainsi dit aux journalistes tout en faisant entendre aux Tchèques qu'ils n'avaient pas le monopole de l'interprétation de la musique de leur grand compatriote et qu'ils n'étaient pas les seuls à la comprendre. Personne, d'après lui, ne peut penser que ce n'est que dans leurs pays d'origine que les grands musiciens trouvent les meilleurs interprètes.
Evidemment, les musiciens tchèques n'ont pas laissé échapper l'occasion de jouer leur compositeur bien-aimé. Même son arrière-petit-fils, Josef Suk, célèbre violoniste aujourd'hui retiré de la vie musicale, a quitté sa retraite, le temps d'un concert, pour rendre hommage à son grand aïeul. "La musique de Dvorak vient du coeur et le public du monde y est sensible, a-t-il remarqué. Quand je faisais de grandes tournées, je me suis rendu compte que Dvorak était aimé au Japon, en Chine, en Argentine, aux Etats-Unis, partout dans le monde. La qualité de Dvorak est d'exprimer un sentiment très pur et le public du monde entier le comprend." Lors d'un récital dans la grande salle du Rudolfinum, le violoniste a joué, entre autres, aussi les Pièces romantiques, opus 75, oeuvre mineure du grand compositeur, mais non moins aimée du public.