Prague vue par deux photographes français
A Paris, plus précisément au quartier latin, toujours patrie des étudiants, ces jours-ci par un pur hasard de calendrier, la ville de Prague parle non seulement de son passé de vieilles pierres mais surtout de son esprit de Jan Palach par deux photographes et documentalistes d'image français interposés, Raymond Depardon et Gilles Rigoulet. Les deux expositions sont visibles à Paris tout le mois de juin. Jiri Slavicek nous téléphoné:
Ne soyez pas lâches! c'est l'image de Jan Palach, étudiant tchèque qui s'est volontairement immolé à Prague en priant ses concitoyens de résister au mensonge revenu alors au pouvoir avec les chars soviétiques qui ont occupé son pays en 1968. C'est au cinéma Champo, en plein Quartier latin, où l'on peut voir une rétrospective intégrale de Raymond Depardon, documentaliste hors pair, qui a photographié et filmé de nombreux événements marquant l'histoire du monde contemporain de ces dernières cinquante années, dont la minute de silence observée par tout le pays lors de l'enterrement de Jan Palach en 1969.
Quelques rues plus loin, cette fois-ci au Centre tchèque, rue Bonaparte, on a inauguré avec bonheur une exposition de Gilles Rigoulet qui a photographié, lors de ses voyages, en se mettant volontairement dans les pas de photographes tchèques, le passé retrouvé de la ville de Prague, ce qui a donné un joli livre que l'on peut acheter sur place. Oui, il y a le pont Charles, il y a Petrin et le vieux cimetière juif n'y manque pas. Comme il le dit lui-même, je cite, "ces images sont un passage dans l'intimité de Prague" et tout ça en noir et blanc. Le regard français s'y confond, pour certains, avec l'émerveillement des enfants tchèques en ballade dans les rues de Prague. Quel chemin parcouru depuis la minute de silence de Raymond Depardon.