Paix, écologie, euro : priorités européennes des jeunes Tchèques qui ont voté
Ces vendredi et samedi, les Tchèques ont participé aux premières élections européennes de l'histoire du pays. Bien qu'assez peu nombreux, les jeunes électeurs qui ont voté s'affirment dans l'ensemble largement pro-européens, comme le prouvent les réactions de quelques-uns d'entre eux rencontrés à la sortie des bureaux de vote.
A Vinohrady, dans le deuxième arrondissement de Prague, en plein centre-ville, trois bureaux de vote ont été installés dans les locaux de l'école primaire du 5 mai. A l'intérieur, tout au long de la matinée, les électeurs ne se bousculent pas. Tant le scrutin européen que la campagne électorale qui l'a précédé n'ont pas réussi à susciter leur engouement, et encore moins celui des jeunes. Pourtant, ils sont quand même quelques-uns à s'être déplacés, comme Zdenek, 25 ans :
« Les élections européennes sont quelque chose de nouveau pour nous, pour la République tchèque. Mais je pense que certains problèmes se poseront, car ce n'est pas quelque chose de nouveau seulement pour nous, citoyens, mais aussi pour ceux qui vont siéger et nous représenter au Parlement européen. Le sens de ce scrutin est important, tant pour notre pays que pour l'ensemble de l'Europe. Désormais, il faudra régler les problèmes tous ensemble et plus seulement, par exemple, entre nous, Tchèques. Il faudra aussi que les autres pays soient au courant de la République tchèque et qu'il existe des relations, des contacts, en fait, entre tous les pays européens. »
Pour Marta, venue voter en famille avec son mari Pavel, leur petite fille, et le bébé qu'ils attendent pour bientôt, le sens de ces élections est un peu différent:
« Nous avons l'impression d'avoir au moins la possibilité de nous exprimer un peu sur ceux qui vont parler pour nous, en notre nom, dans l'Europe. »
« Je pense que la campagne n'a pas été très marquante. Nous ne l'avons presque pas suivie. Nous nous sommes donc décidés pour des candidats qui nous étaient sympathiques, plutôt que d'après la campagne qui a vraiment été d'un très faible niveau. Finalement, le parti que nous avons choisi avait quand même, à notre goût, les spots de présentaion, les messages disons les plus intelligents. Et en dehors de cela, il y avait surtout des candidats que nous connaissions et pour qui nous voulions voter. »
Zdenka, jeune agent commercial, ne s'est pas non plus trop intéressée à la campagne électorale pour se décider, comme elle l'a gentiment expliqué en français. Pour elle, le choix semble avoir été relativement simple :
« Je crois que c'est très important de voter et de choisir un parti fort. »
- Selon quels critères l'avez-vous choisi ?
« C'est l'un des partis les plus importants en République tchèque. Vous savez, après la fin du système communiste, il est nécessaire de choisir un parti stable. Bien entendu, il ne s'agit pas du parti communiste. »
- Avez-vous une idée du poids du Parlement européen dans la législation tchèque ?
« Oui, il est important. Mais nous sommes un nouveau membre de l'Union européenne, nous n'avons pas d'expérience par rapport à ça, il nous faudra donc d'abord faire des progrès. »
Revenue au tchèque, Zdenka a ensuite fait part de ce qu'elle estime devoir être les priorités de l'Europe, ses sujets de préoccupation communs :
Comme Zdenka, Zdenek estime que les priorités de l'Europe doivent se trouver avant tout dans la lutte pour la paix et l'écologie. Deux thèmes par lesquels se sentent concernés la majorité des jeunes Européens. En plus de ces points communs, en participant à ce scrutin, Zdenek se sent-il désormais plus Européen qu'avant ?
« Non. Je me sens toujours comme un Tchèque. Même si j'aime bien l'Europe, je ne peux pas dire que je me sens vraiment comme un Européen. Je ne me sens pas plus Néerlandais, par exemple, que je ne l'étais avant (sourire). Je suis toujours de République tchèque. Mais c'est vrai que c'est bien qu'il y ait ces élections, et on verra avec le temps et plus de recul quelles seront les opinions à ce sujet, par exemple dans dix ans. »
