Premier ministre israélien, Ariel Sharon, photo: CTK
L'appel du Premier ministre israélien, Ariel Sharon, incitant les Juifs de France à émigrer en Israel n'a, certes, pas fait la Une des quotidiens tchèques mais la tension qui est apparue entre Tel Aviv et Paris y a été largement développée.
Premier ministre israélien, Ariel Sharon, photo: CTK
Dans la majorité des cas, la presse s'en est tenue aux faits : les déclarations d'Ariel Sharon et la réaction des milieux officiels français et de la communauté juive en France. Le quotidien national, Lidove noviny, dans son édition de mardi, expliquait sur une demi-page, la raison pour laquelle le Premier ministre israélien avait appelé les Juifs de France et du monde à venir en Israel. Le quotidien fournit une explication à la citation de la France dans les déclarations d'Ariel Sharon : avec plus de 600 000 membres, la communauté juive française est la plus importante en Europe occidentale. Lidove noviny explique aussi que l'Etat hébreux est basé sur l'immigration. Plus de la moitié des habitants actuels est née à l'étranger. Ces dernières années, l'immigration est de plus en plus faible et le gouvernement s'efforce d'attirer les Juifs du monde entier. Le quotidien Lidove noviny fait remarquer que Sharon a mal choisi ses mots en parlant de l'antisémitisme en France. La réaction a été immédiate, avec la condamnation de ses déclarations par le ministère des Affaires étrangères françaises, soulignée par la constatation que la France possédait l'une des législations les plus rigoureuses en matière de répression de l'antisémitisme et du racisme.
Président français, Jacques Chirac, photo: CTK
Le quotidien Pravo, lui, s'intéresse beaucoup plus à la réaction du Président français en titrant : « Chirac : Sharon n'est pas le bienvenu ». Une réaction assez cinglante du chef de l'Etat, avant une visite planifiée du Premier ministre israélien en France. Selon le Jerusalem Post, le conseiller personnel de Jacques Chirac, aurait déclaré à un représentant de l'ambassade de l'Etat hébreux à Paris que le Président français ne voyait aucune raison de rencontrer le chef du gouvernement israélien. Pravo cite, aussi, un membre du comité exécutif du Conseil des institutions juives de France, Richard Prasquier, et remarque que les déclarations d'Ariel Sharon n'ont pas suscité l'enthousiasme parmi les Juifs et leurs organisations en France.
Comme les autres quotidiens, Mlada fronta Dnes publie, sans commentaires, les explications du porte-parole du gouvernement israélien, Avi Pazner, selon lequel les paroles d'Ariel Sharon auraient été mal interprétées. La presse tchèque, d'ailleurs, ne commente pas la discorde entre Paris et Tel Aviv. Elle attire l'attention, quand même, sur le fait que les relations entre les deux capitales ne sont pas des plus cordiales, car Israël pense que la France soutiendrait plutôt les Palestiniens, dans le conflit du Proche-Orient.