Fin de la XIe technoparty tchèque
Technoparty, CzechTek, rave, des mots qui n'ont aucune consonance tchèque. Pourtant, ils sont employés par les jeunes, amateurs de la musique techno, le « boum, boum » qui vous ravage les oreilles pour ceux qui ne sont pas au courant. Une tradition est née en Tchéquie, puisqu'on en était à la XIe édition de la CzechTek, une édition qui a tourné court.
A l'origine de ce qu'on appelle CzechTek en Tchéquie, ou technoparty dans d'autres pays, la légende du mouvement freetechno Spiral Tribe. Cette association anglaise avait lancé la tradition avec ces festivals en plein air, dans les environs du légendaire Stonehenge. Les festivals avaient été interdits sur les îles britanniques, mais avaient donné naissance aux festivals de danse, dans d'autres pays, dont la Tchéquie, sous l'appellation de CzechTek. Jusqu'à cette année, 10 CzechTek ont eu lieu, plus ou moins bien supportés par les habitants des environs que la musique et la foule, très envahissante, peut importuner. Le problème de la CzechTek, des technoparties en général, ne réside pas dans le fait que la musique est assourdissante, pendant plusieurs jours et nuits, souvent une semaine. Pour les autorités, il réside ailleurs : en effet, le principe est que le lieu de la rencontre techno est tenu secret, jusqu'à la dernière minute. Les amateurs peuvent l'apprendre, en général, seulement grâce à leur portable, l'internet, le bouche à oreille. C'est ce qui fait le « charme » - peut-on employer ce mot, de la CzechTek, de la technoparty. On ne connaît pas, en général, l'organisateur non plus. Il se cache derrière des abréviations de la communication moderne, du portable, du Web, du Wi-Fi... C'est, peut-être, aussi la raison pour laquelle les forces de police tchèques ne sont intervenues que ce mardi, contre les participants à la CzechTek 2004, dans un pré de la région de Tachov, en Bohême de l'ouest. Le locataire du pré, fraîchement coupé, avait porté plainte, vendredi déjà, mais les autorités ne savaient qui poursuivre. L'organisateur de la rave n'avait qu'une adresse internet. Allez donc poursuivre un czechtek.freetekno.org! La police, le ministère de l'Intérieur, le nouveau Premier ministre, Stanislav Gross, ancien chef de l'Intérieur d'ailleurs, ont décidé de mettre fin à ces agissements illégaux. En effet, les technoparties interdites dans la majorité des pays de l'Union européenne attirent de plus en plus d'amateurs étrangers en Tchéquie, au grand dam des propriétaires de terrains, champs ou prés locaux. La police est intervenue en force, ce mardi. Pourquoi pas samedi ou dimanche, au début de la rave ? Aucun organisateur à poursuivre et une grande majorité des danseurs de techno sous l'emprise de l'alcool ou de la drogue. Les critiques de l'action tardive de la police avancent un argument de taille : Et le respect de la propriété privée garanti par la Constitution ? Un argument que le locataire des terrains dévastés pense bien utiliser dans une poursuite en justice de la Police et de l'Etat tchèque. Selon ses avocats, avec de grandes chances d'obtenir gain de cause.