Suite à une récente affaire de corruption présumée qui a bouleversé la Chambre des députés, le chef de celle-ci, Lubomir Zaoralek, juge nécessaire d'adopter un code de déontologie des députés. Son objectif serait d'améliorer la culture politique et d'accroître la confiance du public dans les institutions politiques.
Nous rappellerons que l'affaire en question a éclaté à la veille du vote de confiance qui devait donner le feu vert au cabinet Gross. Le député Zdenek Koristka, de l'Union de la liberté, le plus petit parti de la coalition gouvernementale, a dénoncé une tentative de corruption de la part de l'ODS, le grand parti d'opposition, de l'ordre de 10 millions de couronnes, en échange de sa promesse de ne pas soutenir le nouveau cabinet lors du vote. L'enquête sur cette affaire n'est pas terminée.
Zdenek Koristka, photo: CTK
Pour empêcher que de telles affaires se reproduisent, Lubomir Zaoralek, président de la Chambre des députés, a pris l'initiative de préparer le texte du code de déontologie des députés qu'il souhaite faire adopter. Il devrait définir les règles précisant les exigences en matière de comportement des députés et des sénateurs, par exemple dans les rapports qu'ils entretiennent avec les entrepreneurs. Ce code devrait empêcher également que les partis politiques "racolent" les députés en période électorale. Il sera également destiné à définir la corruption et ses limites. A la radio BBC, Lubomir Zaoralek a dit vouloir soumettre, d'ici un mois et demi, le texte du code, préparé en collaboration avec Petr Pithart, président du Sénat. Zaoralek pense s'inspirer des normes d'éthique qui existent aux Etats-Unis ou en Allemagne. L'adoption du code serait un acte volontaire de chaque député, le code n'aurait pas la force d'une loi et il ne stipulerait pas de sanctions pour la violation de ses principes, a-t-il expliqué.
A en juger les premières réactions, les députés doutent que les normes déontologiques puissent changer la culture politique dans le pays. Le vice-président de l'ODS, Petr Necas, n'est pas contre l'existence d'un code de déontologie, mais il reste sceptique sur son effet. Aucun code ne peut changer l'absence d'un comportement éthique, estime le politologue Rudolf Kucera, selon lequel les problèmes de confiance et de corruption pourraient être résolus par une loi sur les lobbyistes qui fait toujours défaut.