Histoire de la langue tchèque (2e partie)
Salut à tous, les tchécophiles de Radio Prague - Ahoj vám vsem, milovnikum cestiny Radia Praha. Dans ce quarante-troisième numéro du « Tchèque du bout de la langue », nous allons poursuivre notre recherche sur l'histoire, les origines et l'évolution de la langue tchèque au cours des siècles. Lors de notre dernière émission, nous avions notamment découvert ses origines pour en arriver à la seconde moitié du XIIe siècle...
Salut à tous, les tchécophiles de Radio Prague - Ahoj vám všem, milovníkům češtiny Radia Praha. Dans ce quarante-troisième numéro du « Tchèque du bout de la langue », nous allons poursuivre notre recherche sur l'histoire, les origines et l'évolution de la langue tchèque au cours des siècles. Lors de notre dernière émission, nous avions notamment découvert ses origines pour en arriver à la seconde moitié du XIIe siècle...
Les textes tchèques les plus anciens, qui remontent au XIIIe siècle, sont écrits à l'aide d'une orthographe dite « primitive ». L'alphabet latin était utilisé pour les sons tchèques sans faire l'objet d'une quelconque adaptation ou modification. Ainsi, les sons tchèques qui n'existaient pas dans l'alphabet latin étaient transcrits à l'aide des lettres latines les plus proches phonétiquement de ces sons.
Plus généralement, ce sont le latin et le le vieux slave, les deux langues litturgiques, qui ont influencé l'évolution de la langue tchèque dans sa forme la plus ancienne. Quelques années plus tard, l'allemand jouera également ce rôle essentiel. Vers le milieu du XIIIe siècle, la colonisation germanique des pays tchèques atteint son point culminant. Cette colonisation signifie le début du bilinguisme tchéco-allemand qui se manifeste assez rapidement dans toutes les grandes villes tchèques. L'allemand devient même une langue prestigieuse parlée à la cour royale et une partie de la noblesse tchèque se met donc à l'allemand. Mais au-delà même de la langue, la colonisation entraîna un changement profond dans la composition des nationalités des pays tchèques. Désormais, la Bohême et la Moravie n'étaient plus seulement le territoire d'une ethnie parlant tchèque et installée là depuis plusieurs siècles. Les deux régions finirent même par former une confédération dont les habitants étaient de deux nationalités, cohabitaion qui perdura pendant sept siècles jusqu'au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale.
Si l'allemand pèse donc indéniablement sur l'évolution de la langue tchèque dès la seconde moitié du XIIIe siècle, cete dernière exerce aussi, à la même époque, une influence certaine sur le polonais qui prend du tchèque avant tout une part essentielle de sa terminologie religieuse. Un fait historique presque paradoxal aujourd'hui alors que la population tchèque est la plus athée en Europe et que la Pologne reste l'un des foyers les plus fervents de l'Eglise catholique.
C'est au XIVe siècle que le tchèque devient une langue littéraire à part entière. La poésie comme la prose se développent et les premiers drames rédigés en tchèque apparaissent. L'allemand et le latin continuent cependant bien entendu d'avoir une influence prépondérante, le latin notamment dans le vocabulaire lié à la vie religieuse et publique. Parallèlement, la langue tchèque joue un rôle identique avec le polonais qui intègre quelques termes de droit ainsi que d'autres en rapport avec l'enseignement. De même, les premiers textes littéraires polonais (chants religieux et traductions de la bible) naissent sous l'influence du tchèque.
Au début du XVe siècle, une nouvelle fonction est progressivement attribuée à la langue tchèque. Elle devient l'instrument de la propagande hussite qui critique vivement l'Eglise. Selon un groupe de maîtres tchèques de l'Université de Prague à la tête duquel se trouve le réformateur et prédicateur Jan Hus, l'Eglise est, en effet, jugée coupable de s'être outrageusement enrichie, d'avoir pris goût au luxe et de se mêler par trop de politique, se détournant ainsi de sa mission originelle apostolique, c'est à dire veiller à sauver l'âme des chrétiens. A côté du latin, le tchèque commence à être utilisé comme langue scientifique, principalement dans les sciences naturelles, en médecine et en astronomie. De plus en plus, on a recours au tchèque dans le domaine administratif, tandis que, tout au long du XVe siècle, la langue tchèque juridique se peaufine. Probablement en 1411, Jan Hus est l'auteur du premier ouvrage consacré uniquement à l'étude de la langue tchèque. Rédigé en latin, l'ouvrage est intitulé « De orthographia bohemica ». Dans celui-ci, Jan Hus propose que les sons tchèques n'existant pas dans l'alphabet latin soient différenciés et marqués à l'aide de signes diacritiques : des points au-dessus des consonnes et des accents de longueur au-dessus des voyelles. Une idée essentielle dans l'évolution de la langue tchèque...
Ainsi prend fin ce « Tchèque du bout de la langue ». Suite de notre étude de l'histoire de la langue tchèque dès notre prochaine émission. D'ici-là, portez-vous du mieux possible - mějte se co nejlíp !« Portez le soleil en vous » - Slunce v duši, salut et à bientôt - zatím ahoj !
Les textes tchèques les plus anciens, qui remontent au XIIIe siècle, sont écrits à l'aide d'une orthographe dite « primitive ». L'alphabet latin était utilisé pour les sons tchèques sans faire l'objet d'une quelconque adaptation ou modification. Ainsi, les sons tchèques qui n'existaient pas dans l'alphabet latin étaient transcrits à l'aide des lettres latines les plus proches phonétiquement de ces sons.
Plus généralement, ce sont le latin et le le vieux slave, les deux langues litturgiques, qui ont influencé l'évolution de la langue tchèque dans sa forme la plus ancienne. Quelques années plus tard, l'allemand jouera également ce rôle essentiel. Vers le milieu du XIIIe siècle, la colonisation germanique des pays tchèques atteint son point culminant. Cette colonisation signifie le début du bilinguisme tchéco-allemand qui se manifeste assez rapidement dans toutes les grandes villes tchèques. L'allemand devient même une langue prestigieuse parlée à la cour royale et une partie de la noblesse tchèque se met donc à l'allemand. Mais au-delà même de la langue, la colonisation entraîna un changement profond dans la composition des nationalités des pays tchèques. Désormais, la Bohême et la Moravie n'étaient plus seulement le territoire d'une ethnie parlant tchèque et installée là depuis plusieurs siècles. Les deux régions finirent même par former une confédération dont les habitants étaient de deux nationalités, cohabitaion qui perdura pendant sept siècles jusqu'au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale.
Si l'allemand pèse donc indéniablement sur l'évolution de la langue tchèque dès la seconde moitié du XIIIe siècle, cete dernière exerce aussi, à la même époque, une influence certaine sur le polonais qui prend du tchèque avant tout une part essentielle de sa terminologie religieuse. Un fait historique presque paradoxal aujourd'hui alors que la population tchèque est la plus athée en Europe et que la Pologne reste l'un des foyers les plus fervents de l'Eglise catholique.
C'est au XIVe siècle que le tchèque devient une langue littéraire à part entière. La poésie comme la prose se développent et les premiers drames rédigés en tchèque apparaissent. L'allemand et le latin continuent cependant bien entendu d'avoir une influence prépondérante, le latin notamment dans le vocabulaire lié à la vie religieuse et publique. Parallèlement, la langue tchèque joue un rôle identique avec le polonais qui intègre quelques termes de droit ainsi que d'autres en rapport avec l'enseignement. De même, les premiers textes littéraires polonais (chants religieux et traductions de la bible) naissent sous l'influence du tchèque.
Au début du XVe siècle, une nouvelle fonction est progressivement attribuée à la langue tchèque. Elle devient l'instrument de la propagande hussite qui critique vivement l'Eglise. Selon un groupe de maîtres tchèques de l'Université de Prague à la tête duquel se trouve le réformateur et prédicateur Jan Hus, l'Eglise est, en effet, jugée coupable de s'être outrageusement enrichie, d'avoir pris goût au luxe et de se mêler par trop de politique, se détournant ainsi de sa mission originelle apostolique, c'est à dire veiller à sauver l'âme des chrétiens. A côté du latin, le tchèque commence à être utilisé comme langue scientifique, principalement dans les sciences naturelles, en médecine et en astronomie. De plus en plus, on a recours au tchèque dans le domaine administratif, tandis que, tout au long du XVe siècle, la langue tchèque juridique se peaufine. Probablement en 1411, Jan Hus est l'auteur du premier ouvrage consacré uniquement à l'étude de la langue tchèque. Rédigé en latin, l'ouvrage est intitulé « De orthographia bohemica ». Dans celui-ci, Jan Hus propose que les sons tchèques n'existant pas dans l'alphabet latin soient différenciés et marqués à l'aide de signes diacritiques : des points au-dessus des consonnes et des accents de longueur au-dessus des voyelles. Une idée essentielle dans l'évolution de la langue tchèque...
Ainsi prend fin ce « Tchèque du bout de la langue ». Suite de notre étude de l'histoire de la langue tchèque dès notre prochaine émission. D'ici-là, portez-vous du mieux possible - mějte se co nejlíp !« Portez le soleil en vous » - Slunce v duši, salut et à bientôt - zatím ahoj !