La punition n'éduque pas, telle était la devise du doyen de la psychologie infantile tchèque, Zdenek Matejcek. Ce spécialiste mondialement reconnu, fondateur d'une école de psychologie de l'enfant, est décédé, mardi, à l'âge de 82 ans.
La nouvelle sur le décès de Zdenek Matejcek, des suites d'une longue maladie, a attristé plus d'une génération de parents, pour lesquels il était un spécialiste respecté et apprécié. Une approche sensible et affable de l'enfant et de la vie en général était typique pour cet homme, chrétien pratiquant, qui savait encourager et susciter l'espoir en toute circonstance. L'un des premiers critiques du modèle socialiste de l'éducation collective et partisan du modèle classique de la famille, il a consacré sa vie aux recherches des enfants élevés hors la famille et aux enfants menacés et défavorisés. Zdenek Matejcek est, entre autres, l'auteur d'une vaste étude comparative des enfants non voulus, dont il a dit, il y a quelques mois, au micro de notre collègue, Loreta Vaskova:
SOS villages
"Notre étude a été unique en son genre, effectuée nulle part ailleurs dans le monde. Ses résultats ont été publiés notamment à l'étranger. Nous avons, en effet, de quoi offrir au monde, puisque nous avons suivi un échantillon de 220 enfants non désirés par leur mère. Ces enfants ont aujourd'hui 40 ans. L'étude a démontré un écart de ces enfants, dans le sens d'une défavorisation sociale, par rapport aux enfants désirés: les enfants non voulus sont plus souvent victimes d'accidents, de maladies, ils ont, surtout les femmes, des problèmes pour fonder leur propre famille."
L'accent mis sur le rôle de la famille pour l'évolution saine des enfants a été le fil conducteur de toute la carrière scientifique et pratique du professeur Matejcek. L'enfant doit avoir la certitude d'être aimé et accepté, tel qu'il est. Punir les enfants est non seulement mauvais, mais contre-productif, soulignait-il. Bien qu'il ait été l'auteur d'une école de psychologie infantile et un spécialiste apprécié à l'échelle internationale, dans son pays, il n'a été apprécié comme il le fallait qu'après le changement du régime. Les publications de Zdenek Matejcek ont été traduites en dix langues. Il a coopéré avec les organismes internationaux, dont l'OMS, et présidé le comité tchèque de l'UNICEF. Il se trouvait, également, à la naissance du premier village SOS pour enfants en Tchéquie.