Affaire d'une journaliste russe

La République tchèque n'extradera pas la journaliste russe Svetlana Kovalïova en Russie. Le ministre tchèque de la Justice Pavel Nemec ne s'est pas montré favorable à la demande de la Fédération russe d'extrader la journaliste, soupçonnée de vol, qui serait exposée à des poursuites dans sa patrie. C'est la première fois que la Tchéquie refuse la demande d'extradition d'un ressortissant russe.

Des activistes d'Amnesty International et du Comité tchèque d'Helsinki ont protesté contre l'extradition de Kovalïova, craignant qu'elle puisse être exposée à des comportements inhumains et des tortures. Kovalïova, qui travaillait pour une télévision russe, a en effet affirmé, jeudi, à la télévision publique tchèque, CT 1, avoir été torturée, lors de sa détention dans sa patrie d'origine. La police l'a arrêtée à cause des soupçons d'être impliquée dans le vol de quelque 100 000 dollars dans la maison de l'adjoint au maire de la ville de Stavropol.

Après sa remise en liberté, la journaliste a quitté la Russie et demandé le droit d'asile en Tchéquie. Les autorités ne lui ont pas donné une suite favorable, décidant de l'extrader en Russie. Le dernier qui a eu son mot à dire, le ministre de la Justice, a rejeté son extradition, par crainte que le droit à un procès juste, conformément à la Convention sur la protection des droits et des libertés de l'homme, puisse être violé, a-t-il indiqué à la TV tchèque, par la voix de son porte-parole. Svetlana Kovalïova souhaite renouveler sa demande d'asile.