Quinze ans après, où en est la société civique ?
« Quinze ans après - la société civique dans la démocratie », tel était le titre d'une conférence d'historiens, politologues, politiciens et personnalités publiques qui s'est tenue au club Lavka, le 17 novembre, jour du 15e anniversaire de la chute du communisme.
"Elle existe, mais elle n'a pas une vie facile, car la législation n'est pas trop favorable à son développement. Mais elle existe. Au sens plus large du mot, la société civique, ce ne sont pas seulement les diverses associations et initiatives, ce sont aussi les syndicats, les Eglises, c'est l'autogestion - par exemple l'autogestion académique, les ordres professionnels, etc., tout cela existe, mais, dans le même temps, il faudra encore du temps avant que la société civique soit aussi développée chez nous que dans des pays où le processus n'a jamais été interrompu et où la société civique a pu se développer continuellement."
La sociologue Jirina Siklova s'est penchée sur l'état actuel de la société tchèque:"Beaucoup de gens sont apathiques car ils pensent qu'ils n'ont pas la force pour faire entendre leur voix, d'imposer quelque chose. Je ne suis pas de cet avis, au contraire, je considère comme une faute énorme de se résigner, d'abandonner les positions avant même d'essayer d'agir. Ceux qui ne vont pas aux urnes et ne s'intéressent pas aux partis et candidats élus n'ont qu'un choix: se taire ou s'en prendre à eux-mêmes."
Qu'en est-il de la réconciliation avec le passé, quinze ans après? Fallait-il interdire le parti communiste? Vladimir Hanzel, qui était secrétaire personnel de l'ancien président Vaclav Havel, en dit:
"Je pense que c'est un thème populiste. Les cadres communistes possédaient le savoir-faire, les contacts qu'aucune loi n'aurait pu leur enlever. Une autre question est celle des biens du parti communiste et de la punition des crimes commis. Là, je pense qu'il aurait fallu faire quelque chose, mais interdire le communisme, c'était impossible."