Le quatrième dimanche de l'Avent est appelé en République tchèque le
« dimanche d'or ». D'or, la journée de ce dernier dimanche l'a certainement été pour les commerçants. Les recettes des supermarchés et hypermarchés tchèques semblent battre tous les records. On estime que, cette année, les Tchèques dépenseront avant Noël quatre milliards de couronnes de plus par rapport à l'année écoulée. Produits cosmétiques et électroniques, vêtements, jouets, alcools, téléphones portables, téléviseurs... la gamme des articles que les gens achètent est large. Les produits de luxe - et c'est nouveau - se vendent également très bien. Si la course aux achats en Tchéquie a probablement trouvé son point culminant le dimanche écoulé, elle n'est pas terminée pour autant: la date limite est le 24 décembre.
Certains sonnent l'alarme en déplorant les priorités désespérément matérialistes d'une grande partie des Tchèques. D'autres prêchent, en revanche, la tolérance en avouant à chacun son goût et son image de Noël.
« Eliminer les cadeaux serait irraisonnable. Et puis, celui qui privilégie la dimension spirituelle de Noël est libre de le faire », dit le pasteur protestant Svatopluk Karasek, député unioniste. On retrouve la même tolérance pour les penchants de ses concitoyens, aussi, du côté du prêtre catholique, Tomas Halik. D'autant que, dans les pages du journal Lidove noviny, il dit voir en Tchéquie, à côté des
« orgies de la consommation », une
« certaine soif de la spiritualité et une certaine nostalgie des traditions ».
Il existe certes toute une catégorie de gens qui ne se laissent pas entraînés dans le rythme endiablé et le style de vie imposés par la publicité omniprésente et la commande du jour. Croyants ou pas, ils ont ainsi la chance de vivre l'Avent comme l'une des plus belles périodes de l'année, de savourer sa magie et son charme discret. Et aussi de se solidariser plus que jamais avec autrui : les nombreuses collectes ou les concerts, dont les bénéfices vont au profit des nécessiteux, en sont des exemples très concrets.