Intégration des étrangers: le gouvernement insatisfait

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La population tchèque vieillit et le pays sera confronté à un grave problème de renouvellement des générations dans un proche avenir. Pour ne pas que les prévisions démographiques les plus pessimistes se réalisent, la République tchèque devrait accueillir au moins 25 000 ressortissants étrangers par an. Pourtant, comme l'a constaté, mercredi, le gouvernement, les communes et les régions ne portent pas une attention suffisante à l'intégration des étrangers dans la société tchèque.

Avec à peine un enfant par femme et le deuxième taux de natalité le plus faible au monde, les voyants démographiques sont au rouge en République tchèque. Les chiffres, impitoyables, sont là pour le rappeler: si aucun plan social tenant la route n'est mis en place rapidement pour venir en soutien aux familles et qu'un effort plus conséquent n'est pas fait en matière d'immigration, en 2050, la population tchèque, dont près de la moitié sera alors constituée de personnes âgées de plus de soixante ans, verra son nombre d'habitants chuter de près de deux millions (10,2 millions d'habitants aujourd'hui).

Pour limiter les conséquences néfastes de cette tendance, un solde migratoire positif de 25 000 personnes par an est nécessaire au pays. En 2000, le gouvernement avait donc mis en place ce qui a été intitulé « Conception pour l'intégration des étrangers ». Ce document, qui a valeur de recommandation, est notamment censé rapprocher la position juridique des étrangers de celle des citoyens tchèques. Toutefois, aucune obligation n'est imposée, aucun droit reconnu et aucun avantage offert à tous ceux qui s'efforcent de s'intégrer.

Mercredi, le gouvernement a passé au peigne fin le dernier rapport remis par le ministère du Travail et des Affaires sociales. Conclusion principale : les communes et les régions ne font pas suffisamment d'efforts pour une meilleure intégration des étrangers sur leurs territoires ou ne se consacrent qu'à l'intégration des demandeurs d'asile. Point noir : la barrière linguistique, et plus généralement celle de la communication, reste insurmontable pour la plupart des étrangers lors de leurs différentes démarches auprès des autorités administratives. Des critiques que réfutent les régions et les communes. « Nous ne pensons pas que les reproches qui nous sont adressés soient justifiés. Nous proposons toute une série de services aux étrangers. Lorsqu'ils s'adressent à nous, nous sommes capables, en collaboration avec le Bureau du travail, de leur proposer un emploi, nous pouvons les aider à trouver une école pour leurs enfants, un logement, des cours de tchèque, etc. Les services que nous leur proposons sont donc très divers. En revanche, il est déjà arrivé que nous proposions à des étrangers une situation avantageuse, y compris un logement de qualité, mais que la famille refuse, préférant tenter sa chance plus à l'ouest », argumente ainsi Patrik Kamas, représentant de la ville de Zlin, en Moravie.

Selon le ministère du Travail et des Affaires sociales, pour obliger villes et régions à faire preuve de plus de volonté dans l'intégration des étrangers, des réformes législatives sont donc nécessaires. Reste à savoir de quelle nature...