Constitution européenne : la République tchèque, un pays à risque ?

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Alors que ce mercredi, à Strasbourg, 500 des 677 députés européens se sont prononcés en faveur de la nouvelle Constitution européenne, 15 des 24 eurodéputés tchèques ont voté contre.

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Seuls 7 députés européens sur les 24 que compte la République tchèque se sont prononcés en faveur du projet de Constitution européenne. Ce résultat est loin d'être une surprise. Aux premières élections européennes organisées dans le pays en juin dernier, ce sont en effet les partis eurosceptiques, le Parti civique démocrate (ODS) et le Parti communiste (KSCM), qui ont remporté la majorité des sièges attribués aux représentants tchèques, n'en laissant que deux au Parti social-démocrate du Premier ministre Stanislav Gross.

« L'ODS isole la République tchèque, et c'est évident que cela nuit à tous les citoyens tchèques, a déclaré Stanislav Gross après le vote de mercredi. On peut voir que les arguments visant à faire de cette Constitution un texte désavantageux pour les petits pays de l'UE, ne sont pas valables. Les autres partis de droite avec lesquels l'ODS souhaite travailler, comme la CDU allemande, soutiennent la Constitution européenne. Chacun peut observer que les arguments de l'ODS ne sont pas crédibles et j'espère que l'ODS comprendra que ce n'est pas la bonne voie pour notre pays. »

Le Premier ministre Stanislav Gross,  photo: CTK
La tâche du jeune Premier ministre s'annonce compliquée, et la ratification tchèque du texte fondamental de l'Union, des vingt-cinq nécessaires, se dessine comme l'une des plus difficiles à obtenir. La débâcle électorale des sociaux-démocrates aux européennes avait coûté son poste de chef du gouvernement à Vladimir Spidla, mais cela n'a pas empêché le parti d'essuyer deux nouveaux revers lors des derniers scrutins nationaux. L'ODS, fort de ces succès et au plus haut dans les sondages, a lui-même entrepris de présenter un projet de loi pour organiser, dès cette année, un référendum sur la Constitution. Le Premier ministre s'est quant à lui prononcé en faveur d'une consultation populaire, qu'il souhaiterait toutefois organiser en même temps que les élections législatives, au printemps 2006, vraisemblablement pour lui laisser le temps de donner un second souffle à son parti. Et ce second souffle, le parti-social démocrate, bien mal en point après six ans de pouvoir, en aura cruellement besoin pour se lancer dans une campagne qui s'annonce rude, face aux assauts qui viendront non seulement du camp de l'opposition parlementaire, mais aussi de la présidence de la République. Vaclav Klaus, toujours président d'honneur de l'ODS, ne manquera pas l'occasion de s'exprimer contre le texte de la Constitution européenne, un texte qu'il a refusé de signer en octobre dernier et qu'il critique de manière encore plus virulente que Mirek Topolanek, son successeur à la tête du parti qu'il a fondé.