Signature de la Constitution européenne à Rome : Vaclav Klaus reste en République tchèque
Quarante-sept ans après la signature du traité de Rome, véritable acte fondateur de l'Union européenne, et six mois après l'entrée de dix nouveaux pays, ce vendredi 29 octobre 2004 devrait être un jour à marquer d'une pierre blanche. Pour le président Vaclav Klaus, il s'agit plutôt d'un « non-évènement » auquel il n'assistera pas.
Pas plus tard que mercredi, les cérémonies de la fête nationale tchèque ont donné lieu à un échange de mots entre le président de la République Vaclav Klaus, et son Premier ministre, Stanislav Gross : le président, qui n'a jamais caché son euroscepticisme et son opposition à la Constitution, a sévèrement critiqué le gouvernement qui, selon lui, aurait approuvé le texte à la dernière minute, « sans avoir mené de quelconque discussion dans le pays ». « C'est en somme un non-évènement que le gouvernement s'est efforcé de minimiser », a déclaré Vaclav Klaus, avant de lui reprocher l'envoi tardif de la liste des personnes qui doivent le remplacer à Rome. En effet, le président tchèque est le seul chef d'Etat qui ait refusé d'ajouter son nom à la suite de ses homologues européens : Stanislav Gross et son ministre des Affaires étrangères, Cyril Svoboda, sont donc les représentants officiels de la République tchèque.
Ce renchérissement de piques internes au pays passerait sans doute inaperçu s'il ne s'inscrivait dans un contexte de crise plus générale et plus profonde au sein même de l'Union européenne. Outre le désaveu récent de la Commission Barroso par les eurodéputés de Strasbourg, la réunion de Rome de ce vendredi, pour exceptionnelle qu'elle soit, ne parviendra sans doute pas à balayer le fond réel du problème dont souffre l'Union européenne dans son ensemble, c'est-à-dire un manque de clarté et d'explications quant aux enjeux que représentent ces institutions pour une réelle vie en commun des Européens.De ce point de vue, les Tchèques seraient parmi les plus sceptiques et les moins connaisseurs des tenants et aboutissants du texte constitutionnel. Or, le gouvernement pencherait pour un référendum de ratification pour juin 2006, en même temps que les élections législatives prévues, ce que Vaclav Klaus a déjà refusé, craignant que celles-ci ne court-circuitent le débat.