Le 60e anniversaire de la libération du camp d'Auschwitz dans la presse tchèque

Gerhard Schröder, photo: CTK
0:00
/
0:00

Les plus hauts dirigeants de 44 pays du monde se retrouvent, ce jeudi, à Auschwitz-Birkenau, en Pologne, à l'occasion du 60e anniversaire de la libération du plus grand camp d'extermination nazi. A la veille des cérémonies de commémoration, la presse tchèque a consacré une large place à l'événement. Résumé...

Gerhard Schröder,  photo: CTK
Les principaux quotidiens tchèques se posent avant tout la question de savoir si la tragédie de l'Holocauste pourrait se répéter un jour. Hospodarské noviny analyse le discours prononcé par Gerhard Schröder, mardi, à Berlin. Sur la scène du Deutsches Theater, le Chancelier allemand a évoqué la « responsabilité particulière » que portent les Allemands, tout en n'omettant pas de rappeler le devoir de mémoire auquel doivent s'astreindre tous les peuples. « Dans la vie de l'homme, la mémoire a un double rôle, note le journal économique pragois. L'oubli permet souvent de rendre cette vie supportable, mais ce qui reste dans la mémoire permet d'éviter de répéter les mêmes erreurs ». Le commentateur conclut en affirmant que l'Allemagne n'est pas la seule à devoir faire en sorte que le passé ne se reproduise plus. « Certes, ce sont les Allemands qui ont installé le nazisme au pouvoir avec leurs bulletins de vote et leur absence d'envie de se poser des questions et de savoir. Mais si le nazisme s'est déployé à l'ouest et à l'est, c'est par la faute de tous ceux qui ont conclu avec le régime des accords et des pactes ».

Auschwitz,  1945,  photo: CTK
Mlada fronta Dnes réfute l'idée selon laquelle Auschwitz ne serait plus, aujourd'hui, qu'un chapitre clos de l'histoire. « C'est une erreur. Il n'y a pas de raison de croire que cela ne puisse pas se reproduire. L'Holocauste n'était pas une catastrophe naturelle. Ce sont les hommes qui l'ont inventé et les hommes ne changent pas », peut-on ainsi lire. Comme pour illustrer les propos de leurs confrères, Pravo rappelle que, vendredi, des députés appartenant au parti néonazi allemand NPD ont bruyamment perturbé la minute de silence que les élus du Parlement de Saxe voulaient respecter en hommage aux victimes du nazisme. « Comment cela est-il possible ? », s'interroge le journal, avant de constater amèrement que « ce sont 9 % des suffrages qui ont envoyé ces douze nazis au Parlement ». Comme si l'histoire était un éternel recommencement...