Petr Cech : « Je n'oublierai jamais mes deux années en France »

Petr Cech (Photo : CTK)
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961 minutes d'invincibilité et vingt-et-un matches sans encaisser de but en vingt-sept journées de Premier League, séries en cours. Pour sa première saison sous le maillot des Blues de Chealsea, Petr Cech bat tous les records dans un championnat anglais pourtant réputé pour être l'un des plus offensifs en Europe. Récemment, le gardien de but de l'équipe nationale tchèque a également été élu, par la Fédération Internationale d'Histoire et des Statistiques du Football (IFFHS), deuxième meilleur joueur à son poste pour l'année 2004, seulement devancé par le portier de la Juventus de Turin et de la Squadra Azzura, Gianluigi Buffon. A 22 ans seulement, la progression de Petr Cech semble donc ne pas devoir connaître de limites. Avant le premier match de l'année 2005 de la République tchèque, contre la Slovénie, Radio Prague a rencontré celui qui a laissé un excellent souvenir en Bretagne aux supporters du Stade rennais. En français, Petr Cech est tout d'abord revenu sur une saison 2004 qui l'aura révélé au grand public:

Petr Cech  (Photo : CTK)
« Je pense que je peux considérer la dernière année comme la meilleure de ma carrière. Je l'ai bien commencée avec Rennes où j'ai été l'auteur de quelques bonnes performances. Après, il y a eu le championnat d'Europe qui s'est plutôt bien passé pour nous. Pour ma part, j'ai été désigné comme gardien de l'équipe idéale à l'issue du tournoi, ce qui m'a fait énormément plaisir. Puis je suis parti pour l'Angleterre où je suis devenu le gardien numéro un à Chelsea, ce qui n'était pas forcément évident au début. Je suis très content d'avoir gagné ma place. Mais le plus grand plaisir est notre première place au classement. Vous savez, pour la presse, Chelsea est un « monstre ». Tout le monde est intéressé par le club et tout le monde veut tout savoir sur tout ce qui se passe à Chelsea. C'est pour cela qu'il y a autant de pression. En plus, avec l'argent investi par M. Abramovitch, les gens pensent que l'on peut et que l'on doit tout gagner. C'est une pression toujours très difficile à gérer. »

- L'Euro restera-t-il un éternel regret pour l'équipe tchèque ?

« Oui, je pense. Nous nous sentions vraiment très forts. Seulement voilà, dans le foot, on ne sait jamais ce qui peut arriver. Le but que nous avons encaissé contre la Grèce est arrivé au pire moment possible. La déception a été énorme, car nous savions que nous pouvions aller jusqu'en finale. »

- Durant ce match, est-ce seulement la réussite qui vous a fuis pour vous qualifier ?

« Nous avons manqué de chance. Nous nous sommes créés des occasions, mais au début du match, par exemple, nous avons tiré sur la barre transversale. Après, nous avons eu d'autres opportunités, mais nous n'avons pas cadré. Et malheureusement, la meilleure occasion, c'est Milan Baros qui l'a arrêtée avec son dos sur la ligne... A partir de là, nous savions que la réussite n'était pas de notre côté. Finalement, elle s'est même retournée contre nous à la toute dernière minute. »

- Depuis, avec l'équipe nationale, vous avez entamé les qualifications pour la Coupe du monde en Allemagne en 2006. Vous avez perdu votre premier match contre les Pays-Bas, à Amsterdam, mais vous vous êtes ensuite bien repris, notamment en vous imposant à domicile contre la Roumanie, autre favori du groupe. Comment abordez-vous donc 2005, année décisive ?

« Nous l'avons bien débutée (victoire 3 à 0 en Slovénie en match amical, ndlr). Les entraîneurs ont essayé quelques nouveaux joueurs, c'est très important pour nous. Nous pouvons utiliser une équipe différente et les nouveaux joueurs peuvent s'adapter au style de celle-ci. C'est important, car il peut toujours y avoir des absents, des blessés. Avant l'Euro, nous avions fait la même chose, et finalement, le banc de touche, qui était fort, nous a beaucoup aidés. »

- Avec vos performances et votre régularité, ainsi qu'avec l'absence momentanée de Pavel Nedved, vous sentez-vous comme un nouveau leader de l'équipe tchèque ?

« Oui, j'espère pouvoir être utile à l'équipe, j'ai toujours voulu faire de mon mieux pour mes coéquipiers. Bien sûr, avec la saision que je réalise actuellement à Chelsea, mom rôle a peut-être un peu évolué. Et puis, plus généralement, le rôle de gardien de but est toujours très important dans une équipe. »

- Vous avez 22 ans et venez d'être élu meilleur deuxième gardien de but au monde derrière l'Italien Gianluigi Buffon. Dans quels domaines devez-vous encore progresser pour dépasser ce dernier ?

« Le plus important pour moi sera de confirmer mes performances de cette année. Conserver le même niveau de performance est toujours le plus difficile. »

- Pour un gardien, où se situent les principales différences entre les championnats français et anglais ? On parle beaucoup de l'engagement physique, mais y a-t-il encore autre chose ?

« Non, c'est vrai que la présence physique est énorme dans le championnat anglais. Ensuite, je trouve que les attaquants sont plus présents dans la surface de réparation. On y trouve toujours au moins quatre attaquants pour marquer. Et puis il ne faut pas oublier le jeu aérien, qui est également très difficle pour un gardien. Pour les joueurs de champ, tout va aussi beaucoup plus vite, ils ont moins de temps pour réfléchir, faire une bonne passe, il faut vraiment jouer très rapidement. »

Malgré sa nouvelle popularité en Angleterre, Petr Cech reste les pieds bien sur terre, une modestie naturelle qui n'est d'ailleurs pas la moindre de ses qualités. Le champion d'Europe espoirs 2002 n'oublie pas non plus ses deux saisons passées en France, étape importante dans sa progression depuis son départ du Sparta Prague :

« Je suis toujours en contact avec mes anciens coéquipiers, avec les entraîneurs, les adjoints et l'entraîneur des gardiens. J'ai vraiment passé deux très, très bonnes saisons à Rennes. Elles m'ont fait acquérir beaucoup d'expérience et c'est aussi peut-être grâce à cela que tout marche aussi bien pour moi en Angleterre actuellement. Croyez-moi, je n'oublierai jamais ces deux années en France. »

- Dernière question : comment entretenez-vous votre excellent français ?

« Pour mopi, c'est trèps bien qu'il y ait six personnes dans l'équipe de Chelsea qui parlent français. Cela me permet de parler de temps en temps et de ne pas trop oublier. »