Petr Čech, le plus célèbre des natifs de Plzeň
Le gardien de but tchèque Petr Čech est probablement la personnalité la plus célèbre originaire de la ville de Plzeň (Pilsen, en français), chef-lieu de la région éponyme. Le parcours du natif de la cité de Bohême de l’Ouest connue aussi pour sa production de bière jusqu’au sommet du football mondial est, sans exagération, une histoire fascinante de talent mais aussi de détermination. Depuis ses débuts dans le club local du Viktorka Plzeň, en passant par le Chmel Blšany, le Sparta Prague et Rennes en France, Petr Čech a gravi les échelons les uns après les autres jusqu’à devenir un des tout meilleurs gardiens au monde à Chelsea, club avec lequel il a remporté la Ligue des champions, puis à Arsenal, deux des clubs les plus illustres de la Premier League.
À l’exception du phénoménal coureur de fond Emil Zátopek, né dans la petite ville morave de Kopřivnice, où sont aussi fabriqués les non moins célèbres camions Tatra, il existe peu d’autres grandes figures dans l’histoire du sport tchèque dont le nom soit autant lié à celui d’une ville. En Tchéquie, qui dit Plzeň, dit aussi bière et pils, forcément, mais aussi désormais Viktoria, le club de la ville sacré six fois champion national ces treize dernières saisons, et, donc, Petr Čech, où il est né le 20 mai 1982 et où il a fait ses premiers pas de footballeur.
La plupart des Français n’ont jamais vraiment su comment il fallait pronconcer son nom. Comme à Tours en juin 2016, où la sélection tchèque avait installé son camp de base pour l’Euro en France, Petr Čech (littéralement Pierre Tchèque, si l’on s’amuse à traduire son nom en français) a donc régulièrement eu droit durant sa carrière à des « Cetche », « Tchech » ou autres « Tcher ».
Mais depuis son passage en Ligue 1 et au Stade rennais l’espace de deux saisons, entre 2002 et 2004, le public français a toujours su que celui que les Tchèques surnomment « Čechino » et les Anglais « Big Pete » était un des meilleurs gardiens au monde de sa génération. Et s’il n’est resté que deux ans en Bretagne avant de rejoindre Chelsea et la Premier League, lui aussi, en plus d’une très bonne maîtrise du français, s’est toujours souvenu avec émotion de son début de carrière en France, comme il l’avait confié au micro de Radio Prague International en juin 2004, peu avant l’Euro, alors qu’il s’apprêtait à rejoindre le championnat anglais :
« Je garderai un grand souvenir de Rennes. C'était ma première expérience à l'étranger et tout s'est bien passé pour moi. J'ai découvert un autre pays, une autre langue et un style de jeu différent de celui pratiqué en République tchèque. Vraiment, j'étais content d'être à Rennes et d'avoir fait deux belles saisons. Ce sont des souvenirs qui resteront gravés en moi toute ma vie. »
« Avec ma femme, nous avons beaucoup apprécié la région. Il y avait toujours quelque chose à voir. Dès que nous avions un jour de libre, nous en profitions pour visiter. Il y a beaucoup de monuments et la vie là-bas m'a vraiment plu. Mais bon, maintenant, c'est fini. »
« Ce qui me manquera le plus ? Je pense que ce sont les gens, qui sont très sympas. Tous les Français que nous avons rencontrés dans les environs de Rennes étaient très gentils avec nous. La gastronomie va également nous manquer, parce que l'anglaise n'est pas pareille. Peut-être la maison aussi, dans laquelle nous avons vécu pendant deux ans et qui était très confortable. Mais voilà, maintenant, nous allons commencer une autre vie et nous sommes curieux de savoir comment ça va se passer. »
Quelques mois plus tard, en février 2005, après sept premiers mois déjà très réussis sous le maillot de Chelsea, nous avions de nouveau rencontré Petr Čech à Prague avant un match de l’équipe nationale. Et comme il n’en a ensuite jamais perdu la bonne habitude tout au long de sa carrière de joueur de la Reprezentace, il s’était de nouveau confié en français à notre micro :
« Je pense que je peux considérer la dernière année comme la meilleure de ma carrière. Je l'ai bien commencée avec Rennes où j'ai été l'auteur de quelques bonnes performances. Après, il y a eu le championnat d'Europe qui s'est plutôt bien passé pour nous. Pour ma part, j'ai été désigné comme gardien de l'équipe idéale à l'issue du tournoi, ce qui m'a fait énormément plaisir. Puis je suis parti pour l'Angleterre où je suis devenu le gardien numéro un à Chelsea, ce qui n'était pas forcément évident au début. Je suis très content d'avoir gagné ma place. Mais le plus grand plaisir est notre première place au classement. Vous savez, pour la presse, Chelsea est un « monstre ». Tout le monde est intéressé par le club et tout le monde veut tout savoir sur tout ce qui se passe à Chelsea. C'est pour cela qu'il y a autant de pression. En plus, avec l'argent investi par M. Abramovitch, les gens pensent que l'on peut et que l'on doit tout gagner. C'est une pression toujours très difficile à gérer. »
Comme pour tous les joueurs et supporters tchèques, le championnat d’Europe 2004 au Portugal, avec la demi-finale perdue en prolongation contre la Grèce (0-1), restera une des plus grandes déceptions de la carrière de Petr Čech :
« Cela restera un regret éternel, parce que nous nous sentions vraiment très forts. Seulement voilà, dans le foot, on ne sait jamais ce qui peut arriver. Le but que nous avons encaissé contre la Grèce est arrivé au pire moment possible. La déception a été énorme, car nous savions que nous pouvions aller jusqu'en finale. »
Mais Petr Čech, bien que parfois gravement blessé durant sa carrière, a aussi très souvent laissé un excellent souvenir à ceux qui ont croisé son chemin, sur comme en dehors des terrains. Comme par exemple au physiothérapeute français Denis Talbot, qui, après une opération de l’épaule suite à la Coupe du monde 2006, l’avait accompagné à Prague :
« C’est surtout un grand honneur et des concours de circonstances qui sont toujours très intéressants dans une carrière. Et puis il y a le plaisir de suivre un joueur, Petr Cech, que j'ai appris à connaître depuis un mois dans le détail puisque je m'occupe de ses épaules. Et comme il se trouve que Petr est un garçon charmant et intelligent, ce n'est que du plaisir.
Excellent footballeur, Petr Čech, qui poursuit désormais sa carrière de sportif comme gardien de hockey sur glace à Londres, où il vit toujours avec sa femme et ses enfants, est aussi un homme brillant. Reconverti comme manager à Chelsea, ses affaires sont nombreuses, comme à travers, par exemple, les stages qu’il organise l’été en Tchéquie pour les jeunes footballeurs. En juillet 2012, à Prague, alors qu’il s’apprêtait à participer à une séance d’entraînement avec les enfants, il nous avait ainsi confié sa vision de la pratique du sport dès le plus jeune âge :
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« Avant, tout ce que nous avions, c’était le foot, le sport, le plaisir. Aujourd’hui, dans les temps modernes, on a Internet, des Playstations… On a tout un tas de choses comme ça qui diminuent complètement l’intérêt des enfants pour les choses réelles. Passer cinq heures à travailler sur un terrain de foot peut être fatiguant et c’est frustrant car parfois ça ne se passe pas bien, alors qu’à côté de ça, on peut gagner la Ligue des champions en passant seulement trois heures sur Playstation. C’est ça la différence. Il faut vraiment trouver le moyen d’amener les gens vers des choses réelles, et c’est une bataille constante contre le monde moderne. Mais le foot est juste un exemple, mais que c’est pareil dans la vie. Il faut leur montrer que si l’on fait des bonnes choses dans la vie, d’autres bonnes choses arriveront. »
Comme, par exemple, le grand départ du Tour de France cycliste, que Petr Čech, à travers sa société de marketing Petr Čech Sport, rêve d’organiser à Prague en 2028...
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