Le vieillissement de la population européenne au coeur des préoccupations de Vladimir Spidla

Le commissaire européen Vladimir Spidla
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Vladimir Spidla, le commissaire européen à l'Emploi, aux Affaires sociales et à l'Egalité des chances, veut intensifier la lutte contre le vieillissement de la population en Europe. Mercredi, la Commission européenne a rendu publique une analyse réalisée par l'ancien Premier ministre tchèque des conséquences que pourrait avoir une tendance démographique préoccupante pour l'avenir des Vingt-cinq.

Le commissaire européen Vladimir Spidla
Selon les estimations effectuées par Vladimir Spidla, en 2030, la population européenne se sera appauvrie d'environ vingt millions de personnes aptes au travail. « Ce chiffre représente deux peuples européens moyennement grands et ce manque se fera ressentir », estime le commissaire. De même, alors que l'âge moyen d'un habitant de l'Union européenne était de 32 ans en 1960, il pourrait atteindre le cap psychologique des 50 ans en 2050. Résulat, alors que les personnes âgées de plus de 65 ans représentent aujourd'hui 16 % de la population européenne, cette part devrait atteindre 25 % dès 2030.

Si ces prévisions alarmantes se réalisaient, elles auraient des retombées nuisibles sur les différents systèmes de protection sociale, de santé et de retraite des pays, mais modifierait également sensiblement le fonctionnement actuel de nombreuses sphères de la société. « Cette population plus âgée aura d'autres besoins qu'aujourd'hui. Elle achètera et consommera d'autres choses, explique Vladimir Spidla. Par exemple, elle n'aura plus envie ou ne sera plus en mesure de se rendre dans des hypermarchés à la périphérie des villes. Ce qui signifie qu'il faudra renouveler le réseau de petits magasins de proximité. Et puis, prévient-il, le nombre de personnes isolées dépendantes de leur entourage et dont la pension de retraite ne suffira pas pour couvrir les soins indispensables va augmenter. »

Bref, des perspectives parmi d'autres peu reluisantes qui sont consignées dans un document d'une trentaine de pages appelé « livre vert ». Pour l'instant, l'objectif de cette étude, au-delà donc de la présentation des problèmes sociaux et politiques qu'entraîneraient une baisse et un vieillissement de la population, est de faire naître un vrai débat de fonds sur la question à tous les niveaux de l'Union européenne et dans chacun des pays concernés. La consultation de l'opinion publique devrait prendre fin en août prochain et c'est alors que Vladimir Spidla formulera des propositions concrètes pour tenter d'enrayer une évolution démographique qu'il veut ne pas tenir pour inéluctable. Car, rappelle-t-il, même si les politiques sociales et de retraite tombent sous la coupe juridique des pays, la Commission ne peut fermer les yeux sur ce qui ressemble, sous certains aspects, à une mort lente du Vieux continent.