L'état de la corruption en République tchèque
Suite de l'entretien que Jean-Marie Peltier, magistrat de liaison au ministère de la justice de la République tchèque, a accordé la semaine dernière à Radio Prague. Le gouvernement a en effet approuvé, mercredi dernier, la proposition de se joindre aux 118 Etats qui ont déjà signé la Convention de l'ONU pour la lutte contre la corruption, ouverte à la ratification depuis décembre 2003.
Quel est selon vous l'état de la corruption en République tchèque, notamment par rapport à l'Index qui a été publié en octobre 2004 par Transparency International ?
« C'est une question à laquelle il est évidemment très difficile de répondre. L'avantage, c'est que la corruption n'est pas aujourd'hui quelque chose qui est discuté uniquement dans le secret de bureaux. Avec des organisations non gouvernementales comme Transparency International, avec l'émergence d'instruments internationaux comme cette convention des Nations Unies, on met sur la table les efforts que font les uns et les autres et puis les mesures. Je sais évidemment que le classement de la République tchèque dans ce rapport de Transparency International n'est certainement pas réjouissant, il n'est pas non plus catastrophique. Ce qu'il y a d'important, c'est que ces classements servent d'indicateurs, de marge de progrès. Je sais d'ailleurs que ce classement s'est légèrement amélioré depuis octobre 2004. Et ce sont des incitations, des incitations comparatives qui nous concernent tous. »
Est-ce que vous pensez qu'il y a, en République tchèque, une vraie volonté politique de lutter contre la corruption ?
« Moi je le crois. Pour moi c'est une volonté qui traverse plusieurs gouvernements. L'existence de cette volonté politique, on en sait quelque chose, dans l'histoire récente d'autres Etats-membres ou d'autres Etats du monde, ça ne veut pas dire qu'une volonté politique, même clairement exprimée, suffise à faire disparaître tous les comportements déviants ou critiquables. Mais je le crois : si je me souviens des efforts annoncés et faits en République tchèque avant son entrée dans l'Union européenne, par exemple, Transparency International, en 2000 ou 2001, avait tenu son congrès international ici à Prague, qu'il y avait eu à cette occasion de grandes manifestations, que le Premier ministre tchèque de l'époque, M. Zeman, avait participé aux travaux de Transparency International, il avait engagé, quand même, la parole de l'Etat tchèque, à ce moment-là, au plus haut niveau. Et je crois que cette volonté ne s'est pas démentie depuis, en terme de volonté politique. »