Stanislav Gross pris en otage par les communistes ?
La mort du pape Jean-Paul II, événement haut en émotions, pour les Tchèques aussi, n'a pourtant pas complètement éclipsé l'évolution de la crise de la coalition gouvernementale. Essayant de remanier son cabinet, affaibli par le départ de plusieurs ministres, le Premier ministre Stanislav Gross s'est décidé, dimanche, à poser la question de confiance aux députés. Situation qui en inquiète plus d'un : le rôle clé, lors de ce vote, appartiendra de nouveau aux communistes...
"Dans le futur, le gouvernement agira conformément à son programme d'action, tel qu'il avait été défini au moment de sa création. Il en découle que nous ne ferons pas de concessions au parti communiste, KSCM, ni au niveau du programme, ni au niveau de la composition du cabinet."
Un monstre qui aurait ouvert la voie aux communistes ou une marionnette entre les mains de la droite qui se voit déjà comme le grand gagnant d'éventuelles élections anticipées ? Pour le politologue Jacques Rupnik, mis à part un scandale sur ses finances privées, Stranislav Gross est une victime de ce qu'il appelle "un paradoxe centre-européen": "Toutes les coalitions pro-européennes dans les nouveaux pays membres de l'Union se sont désagrégées ou se désagrègent... Comme si les efforts déployés pour adhérer à l'Union les avaient épuisées. Les forces centrifuges commencent à agir", a dit Jacques Rupnik pour le quotidien Hospodarske noviny.