Les acteurs de l'un des plus importants scandales de corruption de l'histoire du football tchèque étaient convoqués, mardi, au tribunal de Kromeriz, en Moravie, pour la première fois depuis l'éclatement de l'affaire voilà bientôt un an. Sept arbitres et trois anciens dirigeants du FC Synot, club de première division, sont respectivement accusés d'avoir perçu et versé des dessous de table pour influencer le déroulement de plusieurs matches de championnat. Plus de détails sur les sombres moeurs de l'un des sports les plus populaires du pays.
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Même si depuis de nombreuses années déjà, la plupart des observateurs et supporters ne se faisaient plus aucune illusion sur la régularité des compétitions et les pratiques en cours dans le milieu du football professionnel tchèque, les révélations au grand jour, en mai dernier, sur ce qui n'était qu'un secret de polichinelle avaient malgré tout fait l'effet d'une bombe. A l'époque, comme dans un mauvais polar, tout avait commencé en pleine nuit dans une station essence du fin fond de la Moravie. La police, sur la base d'écoutes téléphoniques, avait alors arrêté Jaroslav Hastik, le directeur sportif du FC Synot, en possession de 5500 euros, et Stanislav Hruska, arbitre assistant. Ce dernier officiait le long de la ligne de touche lors d'un match remporté quelques semaines plus tôt par le FC Synot contre le Sparta Prague.
Stanislav Hruska, Jaromir Hlavac et Jaroslav Hastik (Photo : CTK)
Depuis, le club, rebaptisé entre-temps FC Slovacko, a été sanctionné par la Fédération tchèque de football d'une amende et de douze points de pénalité pour le championnat en cours. Surtout, six autres arbitres ont été accusés d'avoir cédé aux avances du FC Synot. Tous se sont rendus au tribunal, ce mardi, et risquent jusqu'à deux ans de prison. Mais après cinq mois nécessaires à la constitution d'un dossier épais de mille pages, la première audition a tourné court. Après la lecture de l'acte d'accusation, l'avocat de l'un des arbitres a attiré l'attention du juge sur l'illégitimité des écoutes des entretiens téléphoniques par l'intermédiaire desquels auraient été conclus l'objet et le montant des pots-de-vin. Du coup, le juge a réagi en affirmant qu'il devait se renseigner sur le sujet auprès de la Fédération tchèque de football, renvoyant par-là même la session au 13 juin prochain.
Mais au-delà encore du cas du FC Synot et de ces sept arbitres, les affaires de corruption se sont étendues à bien d'autres clubs et hommes en noir du foot professionnel. Ainsi, parmi l'élite, le Slovan Liberec, tombeur du FC Nantes l'été dernier en coupe Intertoto, et le FC Opava se sont vus également retirer six points en cours de compétition, tandis que trois équipes de deuxième et troisème division ont, elles aussi, fait l'objet de sanctions sportives et financières. Enfin, une vingtaine d'arbitres et de fonctionnaires devraient être appelés à comparaître devant le tribunal dans un avenir plus ou moins proche.
