Pour un proche dénouement de la crise gouvernementale?

Stanislav Gross (Photo : CTK)
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On ne l'espérait plus guère. Une démission et un compromis qui s'annoncent comme un remède à la crise au sein de la coalition gouvernementale sont à attendre bientôt. Mais le pari n'est pas encore gagné. Alena Gebertova.

Stanislav Gross  (Photo : CTK)
C'est par Stanislav Gross, 35 ans, le plus jeune Premier ministre en Europe, que le « malheur » est arrivé. Le financement peu transparent de son appartement et les activités douteuses de son épouse - pour les sympathisants de Gross un prétexte, pour ses adversaires, beaucoup plus nombreux, la vraie cause de l'affaire - ont amené les chrétiens-démocrates à réclamer sa tête. Jusqu'à présent, Gross refusait obstinément de donner suite à leur ultimatum, en dépit du fait que cinq de ses ministres ont déjà démissionné, dans une situation où son cabinet ne peut compter dorénavant que sur un soutien des communistes au Parlement. Finalement, le Premier ministre a fléchi en admettant, pour la première fois, qu'il serait prêt à démissionner. Jeudi, il a par la même occasion esquissé ses conditions et sa vision du prochain cabinet de coalition « vieux nouveau » : à sa tête se trouverait un social-démocrate et les hauts représentants des trois formations politiques concernées, le parti social-démocrate, le parti chrétien-démocrate et l'Union de la liberté, n'y seraient pas présents. « Je veux que ça soit un gouvernement proeuropéen », insiste Stanislav Gross. Et de déclarer que les affaires européennes représentaient le véritable trait d'union de la coalition gouvernementale.

Si les points proposés par Stanislav Gross semblent plaire au président Vaclav Klaus, la traditionnelle cacophonie des voix au sein du parti social-démocrate laisse en revanche planer certains doutes sur la faisabilité du projet. On y verra plus clair, ce samedi, à l'issue de la réunion de la direction du parti social-démocrate. En attendant, Gross se refuse de donner les noms d'éventuels candidats à sa succession. Une occasion, d'un autre côté, pour les médias de donner libre cours à des spéculations dans lesquelles le nom de Jan Kohout, ambassadeur tchèque auprès de l'Union européenne, est l'un de ceux qui revient le plus souvent... Sur l'actuel échiquier politique tchèque, fragilisé, toutes sortes de surprises sont toutefois possibles.