Cyril Svoboda élu personnalité européenne de l'année 2005 par les étudiantsde Sciences Po
Ce jeudi, le prix de la personnalité européenne 2005 a été remis au ministre des Affaires étrangères tchèque, Cyril Svoboda dans les locaux de Sciences Politiques à Paris. Venu en personne, il a participé à un débat sur l'état des lieux de l'intégration européenne et le rôle des pays d'Europe centrale dans l'UE, présenté par la journaliste française, Christine Okrent, familière de ces questions. Entretien avec Gabriela Rehorova, Tchèque installée à Paris, ancienne étudiante et chargée de mission à la direction des affaires internationales de l'Institut.
« En fait, ce prix qui s'appelle Prix de la personnalité européenne 2005 est le fruit d'un projet collectif intitulé Visages d'Europe qui a réuni huit étudiants du master de Sciences Po et leur tuteur. C'est une obligation de scolarité de tous les étudiants du master de Sciences Po. Les étudiants constituent une équipe et construisent un projet. Et ce projet visait à renforcer la visibilité du projet européen pour les citoyens et pour les étudiants. Il avait pour objectif de mettre à l'honneur une personnalité européenne qui s'est, selon eux, particulièrement distinguée par ses actes ou interventions en faveur de la construction européenne. »
Pour le cas de Cyril Svoboda, qu'est-ce qui a pu jouer en sa faveur dans les critères qui font de lui une personnalité européenne qui se distingue des autres ?
« Ce qui semble ressortir de son profil, c'est qu'il était la personne qui représentait le mieux les nouveaux membres entrés dans l'Union européenne, qui s'est vraiment engagée dans le processus d'intégration de son pays dans l'Union, son action a été visible et c'est une personnalité qui représente, aujourd'hui, la nouvelle Europe, l'Europe élargie. C'est cela qui semble avoir le plus marqué les étudiants de Sciences Po. »
On dit, en général, qu'il y a un certain euroscepticisme en République tchèque. Pensez-vous que c'est une manière de montrer, symboliquement, que des jeunes des anciens membres de l'Union soutiennent l'Europe et soutiennent les Européens au sein de la République tchèque ?
« C'est vrai que dans les pays occidentaux et en France plus particulièrement, on ressent moins cet euroscepticisme. Les étudiants de Sciences Po, qui sont par définition, des étudiants passionnés par l'actualité, qu'elle soit nationale ou internationale, et passionnés par les affaires européennes, soutiennent à 100% le projet européen. Pour eux, une personnalité qui vient des nouveaux pays membres et qui a soutenu ce projet, qui n'a pas vraiment correspondu à cette image d'euroscepticisme, qui a soutenu le projet européen de manière active, comme M. Svoboda l'a fait, c'est en quelque sorte un message pour dire : regardez, même s'il y a un euroscepticisme, l'Europe a aussi de l'avenir dans les nouveaux pays membres de l'Union, il y a des gens qui se battent pour ce projet et nous souhaitons mettre à l'honneur une des personnalités qui nous semble la plus marquante dans ce sens là. »